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Les ruptures chroniques de l’appareil extenseur

sur prothèse totale de genou (PTG) sont un chal-

lenge thérapeutique. En cas de rupture chroni-

que du tendon rotulien, l’existence d’un tissu fi-

breux en regard du tendon rotulien et la rétrac-

tion du tendon quadricipital avec apparition

d’une rotule haute empêchent toute suture di-

recte du tendon rotulien avec ou sans renfort.

Inversement, en cas de rupture chronique du ten-

don quadricipital, la présence d’une rotule basse

avec rétraction du tendon rotulien ne permet pas

cette suture ou du moins la cicatrisation est obte-

nue au prix d’un résultat fonctionnel très médio-

cre avec une raideur en flexion importante.

Dans le cadre d’une rupture chronique sur pro-

thèse totale de genou, il convient d’ajouter à

ces difficultés l’âge du patient (souvent supé-

rieur à 65 ans), une qualité osseuse médiocre,

des antécédents chirurgicaux du même genou,

la présence d’un bouton rotulien, la fréquence

des pathologies rhumatoïdes, une arthrose ou

une pathologie du genou controlatéral…

Ces raisons nous font préférer l’allogreffe de

l’appareil extenseur dans cette situation. Les

avantages sont une économie de temps chirur-

gical mais aussi l’absence de lésions iatrogènes

sur le genou controlatéral liées au prélèvement.

Ceci est aussi utile dans des circonstances par-

ticulières comme une maladie du collagène, ou

un antécédent sur le genou controlatéral. Si la

qualité du tissu peut apparaître parfois moins

bonne qu’une autogreffe, il faut souligner la

possibilité de prendre des greffons plus larges.

La longueur du tendon rotulien et de la rotule

doit cependant être adaptée au patient en cas

d’allogreffe et des mesures précises dans ce

sens doivent être faites (radiographies millimé-

trées, radiographies du genou controlatéral).

La technique chirurgicale est très semblable à

celle décrite par Henri Dejour pour les recons-

tructions avec autogreffe. La préparation de

l’allogreffe est néanmoins de taille supérieure

étant donné l’absence de morbidité au site don-

neur. La greffe utilisée est un appareil exten-

seur complet avec tubérosité tibiale antérieure,

tendon rotulien, rotule et tendon quadricipital.

La baguette rotulienne sera volontiers plus lar-

ge et taillée avec des bords concaves, ce qui

permet des prélèvements tendineux de largeur

supérieure. La fixation utilise un fil métallique

appuyé sur une vis à tête plate associé à des

agrafes pour la baguette tibiale, ainsi que des

fils métalliques sur la rotule. Une bandelette

PDS est agrafée en distal et suturée tout le long

de l’appareil extenseur, genou en flexion à 90°.

Elle permet de protéger l’allogreffe des

contraintes lors de la flexion.

Prise en charge des ruptures

chroniques de l’appareil

extenseur sur prothèse

totale de genou

(fracture de rotule exclue)

Surgical management of chronic rupture

of extensor mechanism after total knee

arthroplasty (patellar fracture excluded)

G. Demey, S. Lustig, E. Servien,

F. Trouillet, E. Gancel, P. Neyret