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C. Hulet, C. Tardieu, V. Pineau, S. Delforge, I. Klebaner, S. Rochcongar

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médiane permet une bonne adaptation à la gor-

ge trochléenne et limite les risques de luxation.

Il considère ainsi que le genou humain est tibial

dominant.

A l’inverse, la forme de la patella du gorille est

plus simple, moins divisée et plus uniforme

pour s’adapter au fémur pendant toute l’ampli-

tude de la flexion. La rotule du chimpanzé est

plus discoïde avec une seule surface articulaire.

Ceci permet une forte congruence FP pendant

la phase de propulsion et de contact au sol.

Cela réduit d’autant le stress en flexion. Le ge-

nou du chimpanzé est patella dominant.

Les dissections anatomiques de Lovejoy mon-

trent bien les différences entre les 2 genoux :

- volume plus important du LCA chez le chim-

panzé,

- la forme du condyle médial avec cette bosse

spécifique chez l’homme et ce volume très

important chez le singe,

- la différence de hauteur du condyle latéral

avec la saillie externe plus importante,

- l’insertion du ménisque latéral qui est différen-

te avec une insertion unique chez le singe [7].

Conclusion

L’anatomie comparée du genou entre les diffé-

rentes espèces et l’évolution de la forme du

genou entre les primates et l’espèce humaine

est révélatrice de l’adaptation entre la forme et

la fonction. La bipédie est un caractère unique

de l’espèce humaine qui s’accompagne de

changements anatomiques importants. Cela se

traduit aussi par une autre caractéristique qui

est l’extension complète et bloquée de l’articu-

lation avec la rotation externe automatique en

extension. L’utilisation du membre inférieur

tendu en plus en permanence en flexion, donne

au cours du déplacement une efficacité plus im-

portante. Le genou de l’homme moderne béné-

ficie des avantages d’une longue histoire de la

sélection naturelle agissant sur sa fonction de-

vant habituellement marcher debout et courir.

Fig. 3 : Analyse comparative de la forme de la

patella d’après Owen Lovejoy [6].

Fig. 4 : Anatomie comparée du genou du singe (en

haut) et de l’homme (en bas) d’après Owen

Lovejoy [6].