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P. Chambat, J.M. Fayard

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Depuis la fin des années 79, l’examen

tomodensitométrique (scanner) des membres

inférieurs avait fait progressivement parti de

l’arsenal mis à la disposition des chirurgiens

orthopédiques pour affiner les diagnostics

cliniques. JL. Lerat en 1982 [6] avait publié

une étude sur l’usage de cet examen pour

l’étude morphologique du membre inférieur.

Il devenait alors intéressant de déterminer de

façon plus précise avec cet examen le morpho­

type des patients présentant une instabilité

rotulienne. L’étude des torsions fémorales et

tibiales ou des rotations dans le genou déjà

décrites ne posait pas de problème particulier.

Mais dans cette pathologie, le scanner pouvait

apporter plus en permettant de mieux mesurer

l’angle trochléen, la bascule rotulienne. Il a

permis aussi de simplifier l’évaluation d’une

mesure publiée en 1978 par D. Goutallier [7]

correspondant à “l’écart tubérosité antérieure -

gorge de la trochlée TA-GT”.

Toutes ces mesures sur le scanner ont, dans un

premier temps, été effectuées de façon

artisanale en utilisant un rétroprojecteur

projetant les images obtenues de façon à avoir

sur l’écran un agrandissement de 100 %. Les

images étaient alors décalquées rassemblées

sur une même feuille de papier ce qui permettait

de mesurer les différents angles et la TAGT.

Le travail de P. Brugère jamais publié avait

montré dans le groupe “instabilité rotulienne”

par comparaison avec le groupe “syndrome

rotulien”, un angle d’antéversion fémorale plus

élevé, une mesure de la TA-GT plus importante

et une plus grande bascule rotulienne.

A partir de cette période, l’examen tomoden­

sitométrique a fait partie des moyens

diagnostiques obligatoires lorsqu’il s’agissait

d’évaluer une pathologie rotulienne. La

technique des radiologues s’était améliorée

avec des mesures d’angle ou de TA-GT

réalisées sur leur table numérique.

C’est à G. Walch dans le service de H. Dejour,

aidé par J. Tuneu que revient le mérite d’avoir

repris l’idée du travail de P. Brugère et d’avoir

travaillé entre autres, sur le scanner pour définir

le niveau des coupes et les mesures à effectuer.

Un protocole strict a alors été mis au point avec

les pieds fixés en rotation externe de 15°,

l’examen se déroulant avec un temps statique

et un temps dynamique.

Pour l’exploration statique, il était préconisé :

- Une coupe au niveau des hanches passant par

le sommet de la fossette digitale. JL. Lerat

préconisait une coupe à ce niveau plus une

coupe passant par la base du col fémoral en

cas de coxa valga.

- Une coupe passant par le milieu de la rotule et

une autre au niveau de la trochlée. Le repère

pour cette coupe étant l’échancrure inter­

condylienne au niveau où elle réalise un arc

“roman”.

- Une coupe passant par l’épiphyse tibiale

supérieure située entre la partie supérieure de

l’articulation péronéo tibiale supérieure et le

bord postérieur du plateau tibial externe.

- Une coupe passant par la tubérosité tibiale

antérieure.

- Une coupe au niveau de la cheville passant

par les malléoles.

L’exploration dynamique était réalisée avec

une coupe passant par le milieu de la rotule,

quadriceps contracté, plus une coupe à 15° de

flexion sans contraction.

Ces coupes permettaient de définir :

Les angles de torsion

• Antéversion fémorale :

angle formé par l’axe

du col et l’axe bi-condylien postérieur.

• La rotation dans le genou :

angle entre l’axe

bi-condylien postérieur et l’axe d’orientation

postérieure de l’épiphyse tibiale.

• La torsion tibiale externe :

angle formé entre

l’axe d’orientation postérieure de l’épiphyse

tibiale et l’axe bi-malléolaire.

La TA-GT

• Réalisé par la superposition de deux coupes

passant par la tubérosité antérieure et la tro-

chlée. Deux points définissant le milieu de la