Bien que l’existence des contusions osseuses
soit connue depuis une vingtaine d’années,
nous savons peu de chose sur leurs consé-
quences physiopathologiques dans les suites
d’une reconstruction du LCA.
Désignées sous le terme de “bone bruises”
dans les pays anglo-saxons, les contusions
osseuses sont retrouvées dans 70 à 80 % des
ruptures du ligament croisé antérieur (LCA),
siégeant électivement sur le condyle fémoral
externe au niveau de la fossette trochléo-
condylienne et le rebord postérieur du pla-
teau tibial externe (fig. 1). Elles résultent des
forces de compression ou d’impaction
induites par le traumatisme sur les surfaces
articulaires.
Sur le plan histologique, ces lésions asso-
cient des micro-fractures trabéculaires, une
hémorragie et un œdème médullaire [18, 21]
qui vont se résorber dans des délais variant
dans la littérature entre 6 semaines et 2 ans
[5, 7, 9, 13, 17, 24, 25, 26]. Indécelables sur
les radiographies et à l’arthroscopie, leur dia-
gnostic repose sur l’Imagerie par Résonance
Magnétique (IRM) où elles apparaissent sous
forme d’un hypo signal en T1 et d’un hyper-
signal en T2 ainsi qu’en séquences STIR.
Sur le plan clinique, des études comparatives
ont montré que, lorsque la rupture du LCA
s’accompagne de contusions osseuses,
l’épanchement est plus long à se résorber,
l’indolence articulaire plus longue à obtenir,
la mobilité et la fonction musculaire plus
longues à récupérer [12, 28].
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INFLUENCE DES LÉSIONS DE
“BONE BRUISE” DANS LA RÉÉDUCATION
POSTOPÉRATOIRE DES
LIGAMENTOPLASTIES DU LCA
B. QUÉLARD, P. CHAMBAT, O. RACHET, T. PROST
Fig. 1 : Contusions osseuses du condyle
et du plateau tibial externes