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Quelle mobilité peut-on attendre

d’une prothèse totale du genou ?

Même si la mise en place d’une PTG ne doit pas

être considérée comme une intervention mobili-

satrice, en l’absence de complication ou

d’erreur technique, les déficits d’extension pré-

opératoires, qu’ils soient modérés ou sévères, se

réduisent souvent après l’intervention [35, 38].

En ce qui concerne la flexion, les amplitudes

postopératoires moyennes varient entre 100 et

135° selon les séries [1, 8, 10, 20, 24, 31, 38, 42].

Elles sont généralement obtenues au cours de la

1

re

année puis se modifient peu (gain moyen de

2,8° à un recul de 3 ans selon Ritter [35]. Le type

de prothèse semble avoir peu d’influence sur la

mobilité à terme [20, 33, 42]. Par contre, la

mobilité préopératoire joue un rôle essentiel.

Elle est le principal facteur prédictif de la mobi-

lité postopératoire [13, 18, 24, 35]. Les genoux

ayant une bonne flexion avant l’intervention

auront, en valeur absolue, de meilleures ampli-

tudes que ceux ayant une flexion préopératoire

limitée. Toutefois, plusieurs auteurs [24, 38] ont

montré qu’en réalité tous les patients tendent

vers un même secteur de mobilité : ceux ayant

une flexion préopératoire supérieure à 110° vont

perdre quelques degrés, par contre ceux dont la

flexion est inférieure ou égale à 90° vont amé-

liorer leurs amplitudes. Pour ceux ayant une

mobilité entre 90 et 110°, les amplitudes seront

peu modifiées [38].

Ces résultats amènent à dire qu’en théorie les

prothèses totales du genou permettent à la

majorité des patients de réaliser normalement

la plupart des activités de la vie quotidienne.

Des compensations ou l’utilisation d’aide(s)

technique(s) seront nécessaires si l’activité

requiert davantage de mobilité ou si le patient

n’a pas récupéré une flexion suffisante.

La mobilité reflète-t-elle les capaci-

tés fonctionnelles du patient ?

La flexion maximale du genou en décharge,

mesurée classiquement sur le patient en décu-

bitus dorsal, n’est pas liée de façon significati-

ve aux résultats fonctionnels évalués avec le

Womac

(Western Ontario and McMaster

Universities)

[27], le score IKS

(International

Knee Society)

[10] ou le score HSS

(Hospital

for Special Surgery)

[22]. Elle n’est pas un

facteur prédictif de l’aptitude du patient à pou-

voir réaliser les actes de la vie quotidienne [23,

29]. En d’autres termes, une flexion mesurée à

plus de 100° sur une table d’examen ne garan-

tit pas que le patient soit capable de monter et

descendre un escalier normalement.

En revanche le score fonctionnel de l’IKS

ainsi que les performances fonctionnelles éva-

luées avec le

Timed Up and Go

test (TUG), le

timed

Stair Climbing Test

(SCT) et 6 minutes

Walk test (6 MW) sont étroitement corrélés à

la récupération de la fonction quadricipitale

altérée par l’arthrose puis par la chirurgie [29,

43, 48]. Il a été montré qu’en préopératoire, la

force du quadriceps du genou arthrosique est

diminuée de 15 à 30 % par rapport au genou

controlatéral [41]. Ce déficit augmente avec le

délai opératoire. Hortobagyi [16] retrouve

chez les patients arthrosiques une force de

contraction maximale du quadriceps inférieure

de 63 % à celle des sujets du même âge sans

arthrose. Il note également que le déficit de

force excentrique est supérieur au déficit de

force isométrique et concentrique.

Après l’implantation de la prothèse, le quadri-

ceps perd environ 60 % de sa force de contrac-

tion préopératoire au cours du 1

er

mois [28, 29,

45]. A 6 mois postopératoires sa force de

contraction est revenue à sa valeur initiale [30].

A 1 an elle dépasse la valeur préopératoire mais

reste néanmoins inférieure à celle du genou

controlatéral (déficit de 27 à 39 % selon les

auteurs [2, 36, 47]) et à celle d’un groupe

témoin du même âge (déficit de 39 à 43 % selon

les auteurs [36, 47]). Le déficit est encore pré-

sent 3 ans après l’implantation prothétique [3].

La flexion maximale du genou utilisée au

cours de la réalisation des activités de la vie

quotidienne suit une évolution comparable.

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es

JOURNÉES LYONNAISES DE CHIRURGIE DU GENOU

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