

• le secteur angulaire dans lequel le muscle
doit travailler (0°/60° ou au-delà).
L’âge du patient semble avoir plus d’influence
sur le niveau de récupération fonctionnelle [7]
que sur le délai [14].
Délais de récupération des actes élé-
mentaires de la vie journalière
L’autonomie pour les activités réalisables en
décharge, telles que toilette et habillage, est
généralement obtenue au cours du 1
er
mois
postopératoire, le temps que le patient récupè-
re des amplitudes articulaires actives indolores
et suffisantes.
La déambulation, activité en charge mais peu
demandeuse d’amplitudes (0°/65°), est habi-
tuellement possible dès la 1
re
semaine postopé-
ratoire sous couvert d’une aide technique
(déambulateur, cannes) pour pallier à
l’insuffisance quadricipitale. La marche sans
l’utilisation de canne(s), n’est réellement envi-
sageable que lorsque le verrouillage actif du
genou par le quadriceps au cours de la phase
d’appui est acquis. Cet objectif est générale-
ment atteint au cours du 2
e
mois postopératoire.
Les transferts (passage de la position couchée
ou assise à la position debout et inversement),
requièrent un secteur de mobilité plus impor-
tant (0°/100°) mais sont réalisés en charge par-
tielle, l’appui pouvant être soulagé par le
membre inférieur controlatéral et les membres
supérieurs. Ils sont généralement possibles
sans aide humaine au cours du 1
er
mois post-
opératoire. Leur réalisation avec un appui
bipodal équilibré et sans l’aide des membres
supérieurs ni bascule antérieure du tronc
nécessite la récupération d’une bonne fonction
quadricipitale. Certains patients, notamment
les plus âgés, n’obtiendront probablement
jamais ce niveau de récupération.
La montée et la descente d’un escalier sont
des activités en charge complète demandant
respectivement un travail concentrique et un
travail freinateur du quadriceps sur un secteur
de mobilité important (0°/100°). Le délai à
partir duquel le patient sera capable de mon-
ter et descendre les marches normalement,
sans l’aide de cannes ou de la rampe, dépend
du temps nécessaire à la récupération
d’amplitudes de flexion suffisantes, d’une
force quadricipitale optimale (sachant que le
déficit de force excentrique est supérieur à
celui de la force concentrique) et d’un bon
contrôle proprioceptif monopodal. Dans
l’étude de Zeni et Snyder-Mackler [49], 60 %
des patients utilisent une rampe en préopéra-
toire, 63 % à 3 mois postopératoires et 57 %
à 2 ans. Il est important de noter que dans une
population générale de personnes âgées de 75
à 98 ans, 45 % ont besoin de l’aide d’une
rampe pour monter les escaliers et 52 % pour
les descendre [5]
Délais de récupération des activités
plus élaborées
La marche à l’extérieur sur sol inégal ou avec
petit dénivelé est réalisable en moyenne vers la
fin du 2
e
mois postopératoire.
Concernant la conduite automobile, l’étude
menée par Pierson [34]
et al.
montre que le
temps de réaction au freinage est revenu à sa
valeur préopératoire 3 semaines après
l’implantation de la prothèse. A 6 semaines et
9 semaines postopératoires, il s’améliore res-
pectivement de 12,5 et 17,5 % par rapport à sa
valeur initiale. Les auteurs concluent que la
conduite automobile peut être autorisée à
6 semaines quel que soit le genou opéré. Selon
Marques
et al.
[26] la conduite d’une voiture à
embrayage automatique peut être permise dès
le 11
e
jour dans le cas d’une prothèse totale du
genou gauche. En pratique, dans la majorité
des cas, la reprise de la conduite est effective
au 3
e
mois postopératoire, période à partir de
laquelle le patient est généralement apte à ren-
trer et sortir de son véhicule.
Quant aux tâches ménagères, aux activités de
jardinage ou de bricolage et aux activités phy-
siques, leur récupération est progressive à par-
tir du 2
e
ou du 3
e
mois postopératoire en fonc-
tion de l’activité elle-même et de son caractè-
re léger ou modéré.
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es
JOURNÉES LYONNAISES DE CHIRURGIE DU GENOU
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