Le but de notre étude était d’analyser les résul-
tats d’une même PTG en fonction du sexe du
patient. Cette PTG était unisexe avec distinc-
tion droite/gauche. Le score clinique, le score
de satisfaction, les radiographies avec étude
des liserés et la survie des implants ont été ana-
lysés. Nous retrouvons un score fonction pré-
opératoire plus faible dans le groupe
Femme
(non significatif pour les groupes appariés).
Nous retrouvons le même résultat concernant
le score fonction postopératoire (non significa-
tif pour les groupes appariés). Néanmoins, le
gain du score IKS est tout à fait similaire entre
les deux groupes. Cette observation a égale-
ment été faite par d’autres auteurs comme
Ritter
et al.
[20] ou Lim
et al.
[16]. Ce dernier
notait que les patients présentant des scores
préopératoires plus faibles avaient une tendan-
ce à avoir également des scores postopéra-
toires plus faibles.
Le point fort de cette étude est l’analyse statis-
tique permettant d’obtenir une puissance satis-
faisante ainsi qu’un risque alpha faible
(0.01 %). De plus nous avons réalisé une
double comparaison avec les groupes appariés
permettant une analyse plus pertinente des
résultats. Enfin, la même prothèse a été utilisée
avec une même technique chirurgicale (tech-
nique HLS avec plateau tibial cimenté et resur-
façage de la rotule systématique). Les points
faibles sont tout d’abord le caractère rétros-
pectif de cette étude, le nombre de patients
limité par rapport à d’autres études [20] et le
recul moyen faible ne permettant pas de
conclure pour le taux de survie des implants.
La saillie des composants ou les mesures mor-
phologiques n’ont pas été prises en compte.
Après avoir observé les différences de taille
des genoux entre homme et femme, les labora-
toires ont, depuis quelques années, développé
des systèmes spécifiques au genre du patient
(“Gender spécific”) [3, 12]. Ce concept
moderne permet théoriquement d’adapter la
taille de la prothèse à l’anatomie de chaque
patient et en particulier des fémurs femmes
versus
hommes [6]. Harwin
et al.
[13] ont rap-
porté les résultats préliminaires et encoura-
geants d’une telle prothèse (Stryker,
Triathlon). De même, Clarke and Hentz [8] ont
comparé les résultats de PTG unisexe et de
PTG “Gender” spécifiques (Zimmer Gender
solutions). Ils notent que l’opérateur est sou-
vent confronté avec une prothèse unisexe à un
compromis comme accepter un débord médio-
latéral de l’implant fémoral. Etant donné
l’absence de preuve sur les risques d’une pro-
thèse spécifique au sexe, ils concluent qu’il est
préférable d’utiliser un tel système chez les
femmes. Cet argument est renforcé par le fait
que le débord médio-latéral du composant
fémoral tolérable ou maximal reste inconnu à
ce jour. La prothèse HLS (Tornier Kneetec) a
elle-même évoluée permettant de “s’adapter” à
la morphologie des patients de sexe féminin
dans les petites tailles et de sexe masculin dans
les grandes tailles avec la possibilité de dispo-
ser d’implants étroits “narrow” ou standard
pour les tailles intermédiaires. Les résultats
futurs nous permettront de confirmer les béné-
fices d’un tel système.
CONCLUSION
Le bon résultat de la prothèse totale du genou
est multifactoriel. Bien que les femmes aient
des scores postopératoires plus faibles, nous
avons observé des gains identiques pour les
scores IKS. Le sexe du patient ne semble pas
influencer le résultat clinique, la restitution
anatomique, les liserés radiologies ou le taux
de survie des implants. L’intérêt d’un système
prothétique spécifique au genre du patient est
en cours d’évaluation et reste à préciser.
Remerciements
Nous remercions Frédéric Marcelli ainsi que la
société Delta Consultants pour leur contribu-
tion dans la réalisation de l’analyse statistique.
INFLUENCE DU GENRE SUR LES RÉSULTATS DE LA PROTHÈSE TOTALE DE GENOU
305