

DISCUSSION
De nombreux auteurs ont étudié le rapport
entre la taille antéro-postérieure et la taille
médio-latérale du fémur distal chez les
hommes et les femmes et ont montré une dif-
férence significative [7, 14, 18, 21]. Hitt
et al.
[14] a analysé en peropératoire la morphologie
du fémur distal et la taille de l’implant fémoral
utilisé. Il a montré que les composants fémo-
raux les plus petits étaient trop étroits chez les
hommes et que les composants de taille plus
importante étaient trop larges chez les femmes.
Les composants fémoraux trop larges peuvent
entraîner une saillie latérale (overhang) et de
ce fait affecter la balance ligamentaire [21] et
causer des douleurs de parties molles [17]
comme les ligaments collatéraux [18] ou le
tendon poplité [2]. En utilisant un implant sous
dimensionné, il existerait un risque accru de
perte sanguine postopératoire et de surface
d’ancrage inadéquate avec ostéolyse à long
terme [14, 21]. Un implant trop volumineux
dans l’axe antéro-postérieur peut avoir un
retentissement sur l’articulation patello-fémo-
rale [7]. Un implant trop petit dans l’axe anté-
ro-postérieur peut entraîner un notching fémo-
ral et un risque de fracture péri-prothétique.
Cette difficulté à adapter l’implant fémoral au
fémur distal est plus souvent rencontrée chez
les femmes [7, 14, 18].
Rosenstein
et al.
[21] a réalisé des IRM chez
50 hommes et 50 femmes et mesuré le ratio
entre les distances antéro-postérieure et
médio-latérale du fémur distal. Ce ratio a été
comparé avec 8 modèles différents de PTG. Il
existait une différence significative entre les
hommes et les femmes. De plus, les différents
modèles de PTG ont montré des valeurs signi-
ficativement plus proches de la morphologie
d’un fémur distal de patient de sexe masculin
plutôt que féminin. Or il est reconnu que la
majorité des patients opérés pour arthrose du
genou avec mise en place d’une PTG sont des
femmes (72 % dans notre étude).
Il existe également d’autres différences entre
hommes et femmes comme l’épaisseur et la sur-
face de contact cartilagineuse [11] ou la biomé-
canique de l’articulation fémoro-patellaire [9].
Le morphotype du patient (endo-, méso- ou
ectomorphe) est à prendre en compte également
[4]. Les conclusions sont que les composants
fémoraux n’ont pas un design permettant de
s’adapter à la morphologie de tous les patients.
L’utilisation d’implants spécifiques selon le sexe
du patient permettrait d’atténuer ces risques.
En revanche, Ritter
et al.
[20] a analysé
l’influence du sexe sur les résultats et la survie
de 7326 PTG de première intention à conser-
vation du ligament croisé postérieur. Il conclut
que les résultats selon le sexe du patient sont
similaires et que le développement d’implant
spécifique ne semble pas primordial dans le
résultat final de la PTG. Pun and Ries [19] ont
étudié l’influence du sexe sur les résultats de
67 PTG de révision. Les résultats étaient
influencés par le diagnostic de reprise mais pas
par le sexe du patient.
14
es
JOURNÉES LYONNAISES DE CHIRURGIE DU GENOU
304
Homme
Femme
p
HKA (°)
179.5 ± 3
180 ± 3
0.2
AFm (°)
90 ± 2
90 ± 2
0.3
ATm (°)
90 ± 2
90 ± 2
0.03 NS
Indice Blackburne-Peel
0.7 ± 0.2
0.7 ± 0.2
0.1
Pente tibiale (°)
88.5 ± 2
89 ± 2
>0.01 NS
Subluxation rotulienne
15 %
10 %
0.06
Encoche fémorale antérieure
7
9
0.4
Tableau 4 : Données radiologiques postopératoires