J.M. Fayard, M. Thaunat, B. Sonnery-Cottet, P. Chambat
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En revanche, après stabilisation, il est possible
de vérifier le positionnement purement extra-ar-
ticulaire de la greffe et de l’absence de brèche
articulaire lors du passage de celle-ci. Celle-ci
est visualisable comme une bandelette venant
s’imprimer en avant de la capsule articulaire
médiale (fig. 5). En revanche, la qualité du posi-
tionnement des insertions fémorale et patellaire
ainsi que la tension adéquate de la greffe ne
nous semble pas être évaluable avec précision.
Kita [10] rapporte l’analyse arthroscopique de
25 genoux opérés d’un MPFL pour luxation ré-
cidivante de rotule. La cinétique rotulienne a
été analysée avant stabilisation et immédiate-
ment après. Avant stabilisation, l’auteur rap-
porte une tendance à la translation latérale de la
rotule quel que soit le degré de flexion du ge-
nou. Immédiatement après plastie du MPFL,
une cinétique rotulienne normale était restau-
rée entre 0 et 60° de flexion. De même, dans
une étude cadavérique, Sandmeier [16] note
que la reconstruction du MPFL améliore la ci-
nétique rotulienne. Amis [1] souligne le fait
que le MPFL est le frein primaire à la luxation
lors des 20 premiers degrés de flexion c’est-à-
dire lors de l’engagement dans la trochlée [2]
puis l’action du MPFL diminue lors de la
flexion du genou [15] au fur et à mesure que la
congruence osseuse augmente.
Après stabilisation, il faut à tout prix éviter que
la rotule soit hyper-réduite et fixée dans le plan
frontal afin de limiter le risque d’hyperpression
médiale. Sandmeier [16] et Ostermeier [14] ont
montré que la plastie MPFL a tendance à hy-
permédialiser la rotule et de ce fait surcharger
le compartiment fémoropatellaire médial.
Ainsi, l’opérateur s’attachera à évaluer la res-
tauration d’une cinétique rotulienne normale
lors de l’engagement. Afin de limiter le risque
d’hypercorrection, il est important que la rotule
garde un degré de liberté dans le plan frontal. Il
est actuellement impossible de fixer des critè-
res de correction idéale sous arthroscopie. Nous
avons fixé arbitrairement une translation laté-
rale sur environ la moitié de la facette latérale,
genou en extension, comme étant un critère de
mobilité résiduelle satisfaisante.
Conclusion
L’arthroscopie est un outil de choix pour analy-
ser l’articulation fémoro-patellaire grâce aux
voies d’abord antérieures classiques mais éga-
Fig. 4 : MPFL natif
Fig. 5 : Plastie du MPFL