Table of Contents Table of Contents
Previous Page  102 / 280 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 102 / 280 Next Page
Page Background

Cette étude permet de montrer que le capital

osseux est légèrement moins endommagé

par la réalisation d’un DIDT en double fais-

ceau que par un LP en mono faisceau.

De même, le potentiel de recouvrement de la

surface d’insertion fémorale du LCA natif est

mieux recouvert par le double faisceau que

par le mono faisceau, et ce pour des modèles

d’insertion native de taille très différente.

DISCUSSION

Le LCA s’insère sur la face axiale du condyle

latéral, puis prend une course oblique dans

l’échancrure vers le bas et l’avant pour s’in-

sérer sur l’épine tibiale médiale. Selon Amis

[5], l’épaisseur du LCA varie de 7 à 12 mm.

Andersonn [6] précise que la forme du LCA

est ovale avec un rétrécissement progressif

des extrémités vers le milieu du ligament, où

la surface est respectivement de 36 mm

2

chez

la femme et 44 mm

2

chez l’homme. Pour un

LP, la section moyenne en son milieu est de

29,2 mm

2

(extrême : 21-38), ce qui est légè-

rement inférieur à la section d’un LCA natif.

En revanche, pour un DIDT la section

moyenne est de 66,8 mm

2

, donc bien supé-

rieure à un LCA natif. Ainsi, en cas de greffe

(DIDT en double faisceau) trop volumineuse,

on peut se demander s’il ne peut pas exister

de conflit avec le ligament croisé postérieur

dans l’échancrure, pouvant compromettre la

récupération des amplitudes. Odensten [2] et

Girgis [6] précisent que l’insertion fémorale

du LCA se fait sur un ovale de 18 mm de long

sur 11 mm de large, juste en arrière d’une

petite éminence osseuse, la “resident’s ridge”.

L’insertion tibiale se fait entre les épines

tibiales selon une forme ovale de 11 mm de

largeur dans le plan coronal et de 17 mm de

long dans le plan sagittal [6, 7]. Pendant la

flexion, le ligament twiste sur lui-même à

cause de ses insertions selon un axe longitu-

dinal sur le fémur et selon un axe sagittal sur

le tibia (schéma 7). Girgis [6] et Petersen [7]

ont défini 2 contingents de fibres dont le

nom est défini par leur insertion sur le tibia :

Antéro-Médial (AM) et Postéro-Latéral (PL).

Sur le fémur, le faisceau AM s’insère en

proximal et le PL en distal. Même si cette

description reste controversée par certains

auteurs comme Amis [4] qui retrouve 3 fais-

ceaux ou Odensten [2] qui ne parvient pas à

diviser les 2 faisceaux, tous les auteurs se

sont mis d’accord sur la fonction. En effet,

Amis [4] a bien montré que le faisceau le

plus isométrique est le faisceau AM. La lon-

gueur moyenne des fibres de l’AM serait de

32 mm selon Amis [4] et de 17,8 mm pour le

PL selon Kummer [8]. Ces descriptions nous

permettent au moins de comprendre les dif-

férences de tension et de longueur des fibres

du LCA au cours de l’extension et de la

flexion. Par ailleurs, les études bioméca-

niques et l’anatomie du LCA chez le fœtus [4]

ont fini par faire accepter de façon consen-

suelle la présence de 2 faisceaux AM et PL.

Cette étude nous a permis de montrer qu’une

technique en double faisceau, malgré la réa-

lisation de 2 tunnels, ne constitue pas une

agressivité délétère sur le capital osseux. Il

est donc possible de réaliser cette technique

sans fragiliser le fémur. En revanche, Siebold

a rapporté récemment des résultats préoccu-

pants quant à la ballonnisation des tunnels

observés sur 25 DIDT “double faisceau 4 tun-

nels” à un an de recul [9]. Il a observé un

élargissement de 43 % pour ses tunnels AM

et PL tibiaux, un élargissement de 35 % pour

le tunnel AM fémoral et un élargissement de

48 % pour le tunnel PL fémoral. Il a égale-

ment constaté 41 % de communication de

ses tunnels tibiaux. Ces conséquences sont

inquiétantes, notamment en cas de reprise,

et méritent d’attirer une attention toute par-

ticulière. Il est certain que l’avantage du liga-

ment patellaire (os-tendon-os), est de com-

bler en partie la perte osseuse des tunnels

par les blocs osseux. Ces phénomènes n’ont

jamais été décrits avec cette technique. Le

comblement osseux des tunnels, en cas de

reprise, facilite grandement la technique chi-

rurgicale. Nous n’avons malheureusement

pas pu déterminer le volume de ces blocs

qu’il faudrait retrancher du volume total reti-

ré lors du forage des tunnels. Notre tech-

VOLUME DES TUNNELS LIGAMENT PATELLAIRE MONO-FAISCEAU VS DIDT DOUBLE FAISCEAU

101