nique en double faisceau de reconstruction
avec un seul tunnel tibial nous permettra
peut-être de diminuer ce phénomène de bal-
lonnisation à ce niveau. Par ailleurs, Fauno a
déjà montré qu’une fixation plus anatomique
intra-spongieuse et proche de l’orifice intra-
articulaire permettait de diminuer significa-
tivement le risque de ballonnisation des tun-
nels [10]. Contrairement à Siebold qui utilise
une technique “in-out” trans-tibiale avec une
fixation corticale (Endo-Bouton), nous
sommes restés fidèles à une technique “out-
in”, préservant un pont osseux suffisant
entre les tunnels fémoraux AM et PL, garan-
tissant ainsi 2 orifices bien distincts. Aussi,
nous préférons une double fixation spon-
gieuse (par vis d’interférence) et corticale
(par fils de traction des faisceaux AM et PL
noués entre eux). Nous espérons ainsi rédui-
re ce risque de ballonnisation. Sinon, Jung
propose une alternative élégante, pour éviter
ce risque : une reconstruction en double fais-
ceau composite avec un LP pour le faisceau
AM et un DI pour le faisceau PL [11]. C’est
en tout cas ce que nous conseillons en cas de
prise de greffe sur les tendons ischio-jam-
biers de mauvaise qualité. Dans ce cas, il est
alors possible de prendre un ou deux des
ischio-jambiers pour reconstruire le PL, puis
prélever un LP de plus petite taille pour l’AM,
réduisant ainsi la morbidité sur l’appareil
extenseur.
Si l’on s’attache à reconstruire le plus anato-
miquement possible le LCA, un LP d’une
moyenne de 7 mm de diamètre occupera une
surface circulaire de 38,5 mm
2
. Si on consi-
dère la surface d’insertion anatomique
ovale de 11 mm de largeur (R1 = 5,5) de dis-
tale en proximale, et de 18 mm (R2 = 9 mm)
de longueur dans un axe longitudinal, la
surface occupée par les fibres est de
π
R1R2=155,4 mm
2
. Un DIDT double fais-
ceau de taille moyenne (AM de 7 et PL de 6)
occuperait 66,8 mm
2
et l’aspect en double
tunnel se rapproche plus de l’aspect ovale
anatomique. On s’aperçoit ainsi que quelle
que soit la technique utilisée, l’ensemble des
fibres n’est pas reconstitué. Il est toutefois
très difficile de reconnaître anatomiquement
la part des fibres de LCA et des insertions
synoviales autour. Quoi qu’il en soit, on peut
imaginer qu’une partie des fibres d’un LP
sort de la cible “anatomique”, et il est alors
possible de se poser la question de leur effi-
cacité. Inversement, la surface non occupée
par ces fibres peut expliquer un défaut de
contrôle de la laxité. Fu [12] et Kondo [13]
ont d’ailleurs déjà démontré un meilleur
contrôle de la laxité avec les techniques en
double faisceau qu’avec les techniques en
mono faisceau. Sur le contrôle de la stabilité
rotatoire, Yagi a montré la supériorité des
techniques en double faisceau par rapport
aux techniques en mono faisceau, grâce à un
appareil spécifique permettant des mesures
reproductibles du pivot shift [14].
13
es
JOURNÉES LYONNAISES DE CHIRURGIE DU GENOU
102
Comportement des faisceaux AM et PL du LCA de 0° à 90° de flexion
Lors de la flexion, le faisceau AM, plus isométrique est maintenu en tension
alors que le faisceau PL se détend après 30° de flexion
Schéma 7 : Comportement des 2 faisceaux (AM et PL) du LCA natif de 0 à 90° de flexion