de façon significative. Les genoux avec une
absence de ressaut ont une différentielle
moyenne de 1,1 mm, ceux qui présentent une
amorce de ressaut ont une différentielle
moyenne de 2,3 alors que ceux qui ont un vrai
ressaut ont une différentielle moyenne de 3,6.
Les méniscectomies semblent influencer,
mais de façon non significative, les résultats
des laximétries puisque les genoux ménis-
cectomisés ont une différentielle de 1,7 mm
contre 2,6 mm pour les genoux sans lésion
méniscale. Il est à noter que seulement
14 patients ont eu un geste sur les
ménisques (6 avant la reconstruction du
LCA). Salmon (4) pour sa part, indique
qu’une méniscectomie augmente la laxité et
le risque de rerupture, en modifiant les
contraintes au niveau de la greffe.
Lésions dégénératives :
A 13 ans, 84 % des
patients ne présentent aucune lésion arthro-
sique au niveau de la fémoro-patellaire ou de
la fémoro-tibiale. 7 % présentent un remode-
lé arthrosique sans diminution du stock car-
tilagineux, 2 % présentent une usure infé-
rieure à 50 % de l’épaisseur cartilagineuse et
4 % une arthrose sévère. Ces chiffres sur l’ar-
throse vraie [9] sont meilleurs que ceux de
Salmon qui à 13 ans avec un geste sous
arthroscopie retrouve 37 % d’arthrose avec
une dégradation dans le temps. Si nous
considérons les autres études correspondant
à des gestes réalisés à ciel ouvert avec un
recul à peu près identique, les résultats sur
l’arthrose sont moins bons également
puisque Lerat [5] retrouve 24 % d’arthrose
avec un recul de 10 à 16 ans, Aït Si Selmi [6]
27 % à 17 ans et Cohen [7] 82 % avec un
recul de 10 à 15 ans. Etant donné le faible
pourcentage de troubles dégénératifs, nous
n’avons pas trouvé de corrélation concernant
le rôle des lésions méniscales ou cartilagi-
neuses comme le décrit dans le déclenche-
ment de l’arthrose Schelbourne [8]. Il est à
noter que le pourcentage de méniscectomie
quel que soit le moment où elle a été prati-
quée par rapport à la reconstruction est de
24 %. Il est faible comparé aux chiffres de
Lerat [5] qui note 61 % de lésions méniscales
médiales et 26 % de lésions méniscales laté-
rales, et aux chiffres de Aït Si Selmi [6], 66 %
de lésions méniscales médiales. Ces diffé-
rences, quant aux lésions méniscales, sont
dues au délai “accident-chirurgie” qui est
plus long dans les séries préalablement
citées que dans notre série (22 mois) à l’ex-
ception de Cohen [7] qui, avec un délai acci-
dent-chirurgie de 16 mois, retrouve 63 % de
lésions méniscales en peropératoire et 84 %
d’arthroses à la révision.
CONCLUSION
Cette série qui correspond à des patients
ayant été opérés avec la même technique que
celle utilisée actuellement, nous permet d’af-
firmer que le résultat sur la laxité est bon
avec 68 % de genoux “normaux” et 25 %
ayant une amorce de ressaut, la laxité diffé-
rentielle moyenne étant de 1,8 mm. Ce sont
ces 25 % qui font discuter la nécessité de
rajouter une plastie antéro-latérale, ce qui
est testé depuis de nombreuses années où
d’ajouter à ce faisceau antéro-médial, un
faisceau postéro-latéral ce qui est en cours
d’évaluation. Une autre option que celle pré-
sentée ici doit être évaluée également en
fonction de nos résultats sur l’arthrose qui
est bon également (84 % de genoux “nor-
maux” à 15 ans). Ces données concernant les
lésions dégénératives sont à rapprocher des
faibles délais accident-chirurgie, du faible
pourcentage de lésions méniscales. Un geste
chirurgical sous arthroscopie peut égale-
ment avoir une part non négligeable dans la
qualité de ces résultats.
Il s’agit d’une étude qui devra être augmen-
tée quant au nombre de patients revus mais
elle nous semble déjà encourageante.
RÉSULTAT DES RECONSTRUCTIONS DU LIGAMENT CROISÉ ANTÉRIEUR AVEC LE LIGAMENT ROTULIEN
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