Cette catégorie de patients pratique ainsi
beaucoup plus fréquemment des sports plus
contraignants comme la musculation, la gym-
nastique, le ski alpin ou le tennis. Mais notons
également qu’ils le font parfois avec un niveau
de confort qui reste à améliorer, ex : 50 % de
gêne lors de la pratique du tennis…
POURQUOI UN PATIENT
EST-IL SATISFAIT DE SA
PROTHÈSE ?
Le but premier d’une arthroplastie de genou
est probablement la disparition de la douleur
préopératoire [14]. A cet égard, la procédure
permet de satisfaire assez rapidement une
grande majorité de patients. Ceux-ci se tour-
nent alors vers des objectifs secondaires
comme le retour à une fonction articulaire
“normale” [1] leur permettant de réaliser
non seulement les activités de la vie de tous
les jours mais également d’autres activités
plus “physiques” [13] auxquelles ils avaient
renoncé.
Ainsi la relation entre la satisfaction des
patients et leur statut postopératoire est clai-
rement multifactorielle.
Comme l’a montré Noble dans une étude
portant sur 253 patients, un des éléments qui
conditionne la satisfaction, est la capacité
qu’à le patient à réaliser certaines activités
qu’il considère comme importantes pour lui
et à un rythme qu’il souhaite qu’il s’agisse
d’activités de la vie de tous les jours ou bien
encore d’activités de loisir [19].
Nous avons par ailleurs démontré pour le
groupe PTG et PUC une relation très signifi-
cative entre la satisfaction et la réalisation
des espérances préopératoires qu’elles soient
ou non raisonnables. Inversement, les
patients qui se disaient moins actifs qu’ils ne
l’avaient espéré étaient majoritairement
insatisfaits.
Précisons que les attentes préopératoires
peuvent consister en éléments très objectifs
telles que la douleur du genou ou sa mobili-
té, mais également en éléments moins
concrets comme l’image de soi ou sa percep-
tion par rapport au vieillissement.
Clairement, moins ces attentes sont directe-
ment liées à la fonction du genou et plus il
sera difficile de satisfaire le patient [19].
Mancuso [12] a, par ailleurs, démontré que,
plus le statut préopératoire du patient était
précaire et plus ses espérances postopéra-
toires sont grandes.
Probablement en raison du fait que la moti-
vation première des patients à se faire opérer
est la disparition des symptômes préopéra-
toires, l’insatisfaction du patient est claire-
ment corrélée à la persistance de symptômes
telles qu’une raideur du genou [17], une sen-
sation de genou anormal ou bien encore la
nécessité de devoir prendre des antalgiques
de façon quotidienne.
Connaissant cela, le chirurgien a donc tout
intérêt à prévenir ou à prendre en charge très
rapidement ces symptômes de façon à amé-
liorer la satisfaction du patient.
Il n’a, par ailleurs, pas été démontré de rela-
tion évidente entre le niveau des perfor-
mances mécaniques du genou en termes de
flexion, de force du quadriceps, de stabilité
et le niveau de satisfaction du patient [6, 11].
Tout récemment, Kim [10] a rapporté les
résultats d’une étude portant sur
333 patients Coréens. Il a étudié la relation
entre la flexion postopératoire d’une part et
la fonction et la satisfaction postopératoire
d’autre part. Il conclu que la flexion au-delà
des 120° n’améliorait pas significativement
le paramètre satisfaction.
L’ensemble des données de la littérature [3,
4] nous amène donc à penser que l’élément
essentiel qui conditionne la satisfaction
après une arthroplastie est en fait l’accom-
plissement des attentes préopératoires pré-
sentées comme réalistes par le chirurgien
avant l’intervention et non la “valeur abso-
lue” de leur niveau de fonction.
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es
JOURNÉES LYONNAISES DE CHIRURGIE DU GENOU
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