Prise en charge de la rotule
Avant de démarrer l’étude sur laquelle porte cet
article, nous avons repris les données globales
du service pour dégager une attitude en ce qui
concerne la gestion de la rotule. Les informa-
tions portent sur une série de 1 460 prothèses
dont les caractéristiques sont décrites plus haut.
Le resurfaçage est systématique dans le service
pour les prothèses de première intention.
- L’épaisseur préopératoire moyenne de la
rotule est de 22,45 mm.
- L’épaisseur moyenne après coupe est de
14,45 mm.
- La répartition des boutons rotuliens com-
prend un implant de 6,5 mm dans 60 % des
cas, 7,5 mm dans 34 % des cas et 8,5 mm
dans 5 % des cas.
- L’épaisseur postopératoire moyenne de la
rotule est de 21,41 mm soit une diminution
moyenne de 1,04 mm.
Si l’on résume, nous avons diminué
l’épaisseur de la rotule chez 1 044 patients soit
71,54 % des cas, et augmentée celle-ci chez
416 patients soit 28,46 % des cas.
L’attitude du service est donc d’essayer autant
que possible de ne pas dépasser l’épaisseur ini-
tiale de la rotule, voire de l’amincir si cela est
techniquement envisageable.
En pratique, nous réglons l’ancillaire de coupe
à 15 mm sauf dans les cas extrêmes. Ainsi en
cas de rotule mince nous diminuons la coupe
entre 12 et 14 mm et en cas de rotule épaisse
nous augmentons à 16 mm. Enfin, la taille du
bouton rotulien est choisie en fonction de son
adéquation à la surface de coupe, tout en
veillant à choisir un implant qui permettra un
amincissement de la rotule.
MATÉRIEL ET MÉTHODE
Matériel utilisé
Dans cette série nous considérons les pro-
thèses totales du genou postéro-stabilisées à
troisième condyle. La coupe rotulienne est
effectuée à l’aide d’un davier coupe-cigares et
d’une scie oscillante. Nous cherchons à obte-
nir une coupe parallèle à la face antérieure de
la rotule. Nous mesurons systématiquement
l’épaisseur de la rotule avant et après sa coupe.
Le positionnement du bouton est toujours infé-
rieur et médial sur la surface de coupe. Enfin,
le bouton est fixé avec trois plots de ciment
dont deux sont médiaux et un latéral.
Descriptif de la série
Nous avons évalué pour cette étude une série de
1 460 prothèses totales du genou posées dans le
service entre 2002 et 2009 en s’intéressant plus
spécifiquement au resurfaçage rotulien.
Afin de ne pas multiplier le nombre de
variables, nous avons retenu une série de pro-
thèses avec une seule taille de bouton rotulien et
de composant fémoral. En reprenant le tableau
récapitulant les données des implants de la
série, il apparaît que c’est l’association carter
fémoral taille 2, plateau tibial taille 2 avec peti-
te rotule qui donne le plus grand nombre de
patients. Nous avons donc retenu cette combi-
naison d’implants. Cela correspondait à un total
de 283 patients.
Afin d’homogénéiser au maximum les groupes
de malades, nous n’avons retenu que les patients
dont la flexion préopératoire dépassait 120°.
Au cours de l’intervention, nous avons mesu-
ré, à l’aide d’un pied à coulisse, l’épaisseur de
la rotule avant et après la coupe. L’épaisseur
totale de la rotule postopératoire a été calculée
en additionnant l’épaisseur du bouton rotulien
à l’épaisseur de la rotule après la coupe.
Choix du seuil
Pour pouvoir analyser l’influence de
l’épaisseur de la rotule sur le résultat de la pro-
thèse totale du genou, il fallait définir un seuil
permettant de classer les patients en rotule
amincie et rotule épaissie. Techniquement,
l’épaisseur du trait de scie est de l’ordre du
millimètre. Il en est de même pour l’erreur de
RELATION ENTRE L’ÉPAISSEUR DE LA ROTULE ET LA FONCTION APRÈS ARTHROPLASTIE TOTALE DU GENOU
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