DISCUSSION
Les
critères de sortie sont définis et standar-
disés
. Chaque membre de l’équipe médicochi-
rurgicale : infirmière soignante, anesthésiste,
médecin du service, équipe de la douleur, kiné-
sithérapeute, ergothérapeute, personnel du ser-
vice d’arthroplastie, pharmacien, le chirurgien,
etc., va cocher des items indiquant que le
patient a passé toutes les étapes avec succès
qui lui permettent de quitter l’hôpital. La dou-
leur postopératoire est prise en charge par
l’équipe et les infirmières de la douleur qui
revoient systématiquement chaque patient. Un
protocole standardisé leur permet de travailler
avec les infiltrations d’anesthésie locale pen-
dant 24 heures comme nous l’avons décrit plus
haut associées à des produits morphiniques ou
antalgiques standards ainsi que des anti-
inflammatoires [5]. Chaque patient est revu
pendant l’hospitalisation et recevra une théra-
peutique adaptée au profil de sa pathologie et
de son traitement médicamenteux. Après la
sortie, le patient sera contacté par téléphone
par le service d’arthroplastie constitué de kiné-
sithérapeutes et d’infirmières spécialisées afin
de connaître l’état local et fonctionnel de leur
genou, la présence d’une inflammation ou pire
d’une infection. 33 % des patients vont bénéfi-
cier de kinésithérapie en centre ou à l’hôpital
alors que les autres devront suivre le program-
me qu’ils ont reçu et qui est expliqué dans le
fascicule d’informations et le DVD qu’ils ont
eu en préopératoire. Les patients peuvent
contacter à tout moment l’“Arthroplasty
Service” en cas de problèmes. Dans le cas d’un
problème compliqué, tel par exemple une
infection postopératoire, le patient sera trans-
féré vers l’hôpital. Certains d’entre eux venant
de très loin – par avion – vont quitter l’hôpital
quatre jours après l’opération chirurgicale et
reprendre ce même avion ! Il est donc impor-
tant pour eux de savoir qui contacter en cas de
soucis. Les patients reviendront à six semaines
date à laquelle ils seront revus par le service
d’arthroplastie. Une radiographie sera prise et
s’il existe le moindre problème clinique, la
procédure est la suivante : le patient sera revu
d’abord par un interne puis par le chirurgien
responsable du jour et enfin le ou les chirur-
giens ayant effectués l’intervention chirurgica-
le. Toutes les radiographies des patients revus
dans la journée seront distribuées à un ou plu-
sieurs chirurgiens au hasard dans le départe-
ment qui va/vont revoir toutes les radiogra-
phies ; ce qui permet une indépendance de
contrôle. Le système “CALEDonian” de prise
en charge de la douleur postopératoire est plus
qu’une infiltration locale de produit anesthé-
tiques et la mise en place d’un cathéter dans le
genou. En effet, il s’agit d’une prise en charge
multidisciplinaire qui démarre dès la première
visite du patient et qui va continuer lors de
l’hospitalisation. La prise en charge immédia-
te postopératoire est assurée par une standardi-
sation des soins et de la méthode de travail.
Ceci est indispensable au bon fonctionnement
de la technique et nécessite une excellente
coordination et coopération entre tous les
membres de l’équipe. Chaque membre de
l’équipe chirurgicale et médicale, est obligé de
standardiser sa technique afin d’éviter toute
confusion au sein du département. La réduction
du temps d’hospitalisation n’est possible que si
le patient est satisfait du résultat et surtout s’il
ne subit pas de complications dues à cette
réduction. Le principe de “snakebite” décrit en
Australie basé sur d’infiltration d’anesthésie
locale associée avec un bandage serré a été
repris plus tard dans les pays scandinaves et au
Canada dans le but d’accélérer la rééducation
et réduire le temps l’hospitalisation [6, 7]. La
technique dite CALEDonian dérive de ces
principes dans le but de faciliter le parcours
sans détour des patients.
CONCLUSION
Cette méthode de prise en charge postopéra-
toire nécessite une coopération absolument
sans faille entre tous les membres de
l’équipe. Elle repose sur une éducation
approfondie du patient à qui l’on explique ce
qu’il peut espérer de l’opération, mais aussi
comment l’intervention et les suites postopé-
ratoires vont se dérouler. Les espoirs et les
peurs de l’opération seront expliqués au
SOINS POSTOPÉRATOIRES APRÈS PROTHÈSES TOTALES DE GENOUX EN ECOSSE
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