V. Chassaing
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morale. Sa pointe s’extériorise au niveau d’une
ponction cutanée postéro-médiale, permettant
ainsi un premier passage du tendon du gracilis à
travers le rétinaculum médial. Un deuxième
passage de la pince, dans le même plan, permet
d’effectuer une deuxième perforation du rétina-
culum médial à distance (un à deux centimè-
tres) de la précédente. Après ce passage, la pince
charge le fil de traction de la greffe, et l’attire
dans un trajet inverse du précédent, obtenant
ainsi un aller-retour du tendon, avec amarrage
en “U” sur le rétinaculum médial en regard de
l’épicondyle fémoral médial (fig. 2). On teste la
solidité de cette fixation : on doit pouvoir soule-
ver le genou par traction sur le tendon.
Fixation patellaire
C’est une fixation sous-périostée, permettant
un amarrage au niveau du bord médial de la
patella, à sa partie moyenne. Une petite rugine
effectue un trajet sous périosté, depuis le milieu
de la face antérieure de la patella jusqu’à son
bord médial (fig. 3). Pour assurer une solidité
suffisante à cette fixation, il est important de
soulever la totalité du périoste en créant un pas-
sage ostéo-périosté étroit, adapté au diamètre
de la greffe, avec une rugine étroite et légère-
ment courbée (fig. 4) de façon à rester au
contact de la face antérieure, convexe, de la pa-
tella. Dans le même temps, grâce à une petite
perforation de son extrémité, la rugine a pu
faire passer dans ce tunnel ostéo-périosté un fil
de traction. Ce dernier va permettre d’y attirer
un brin du gracilis, dont l’extrémité a été soli-
dement et finement lacée de façon à faciliter ce
passage.
A sa sortie, le tendon est retourné sur lui-mê-
me, après avoir croisé la face antérieure de la
patella.
C’est au niveau de cette fixation patellaire que
l’on règle la tension de la greffe. Sa mise en
tension se fait sur un genou fléchi à 45°, de fa-
çon à éviter une hypercorrection médiale. En
maintenant la tension par traction sur les deux
brins tendineux, on contrôle la stabilité patel-
laire par des mouvements d’extension et de
flexion. Il faut vraiment tendre suffisamment la
greffe, à la limite de la subluxation médiale de
la patella. Tout en maintenant la tension ainsi
choisie, le tendon est suturé au périoste prépa-
tellaire, puis à lui-même par de nombreux
points (fig. 5).
Fig. 2 : Fixation fémorale
La greffe est amarrée au rétinaculum médial par
un aller-retour en U. La solidité de cette fixation est
contrôlée en tirant sur les deux brins tendineux.
L’invagination au niveau de la ponction cutanée
postéro-médiale sera supprimée par libération
d’adhérences sous-cutanées.
Fig. 3 : Préparation de la fixation patellaire pour le
passage sous périosté.
Fig. 4 : Rugine courbe perforée.