celles obtenues par les auteurs promoteurs de
chacune des méthodes de mesure [1, 5, 6, 7].
Peu d’études ont étudié le rôle de la pente
tibiale comme facteur de risque de rupture
isolée du LCA.
Schoemaker [8] a le premier évoqué le rôle
de la pente tibiale dans la subluxation anté-
rieure du tibia lors de la mise en compres-
sion fémoro-tibiale après section du LCA et
méniscectomie interne.
Bonnin et Dejour [4, 5] ont montré expéri-
mentalement qu’une augmentation de 10° de
la pente tibiale augmente la subluxation
tibiale interne de 6,8 mm, sur un genou sain
ou pathologique.
Liu
et coll.
[9] ont étudié les effets de la pente
tibiale sur la translation antérieure et sur la
compensation de la laxité antérieure par les
muscles ischiojambiers (étude cadavérique).
Après section du LCA, ils ont montré que
pour des valeurs de pente tibiale de 4°, 8° et
12°, les résultats sur la translation antérieure
étaient respectivement de 7,5 mm, 12,5 mm
et 17,8 mm. Par ailleurs, si la compensation
de cette translation antérieure par les ischio-
jambiers était complète pour les valeurs les
plus basses de pente tibiale, la translation
antérieure avec une pente de 12° ne pouvait
être compensée par la force maximale de
traction postérieure des ischiojambiers.
Chambat et Graveleau [10] ont montré que
les patients présentant une rupture bilatéra-
le du LCA (n=27) avaient une pente tibiale
moyenne mesurée selon la méthode préco-
nisée par Bonnin statistiquement plus éle-
vée que dans une population témoin, mais
comparable à celles des ruptures du liga-
ment croisé antérieur unilatérales. Ces
mêmes auteurs ont trouvé une pente tibiale
moyenne selon Bonnin encore plus élevée
chez les patients présentant une rupture ité-
rative du LCA (n=53).
Meister
et coll.
[11] ont étudié la pente tibia-
le sur 49 patients (50 genoux) ayant une rup-
ture du LCA suite à un traumatisme sans
contact et sur 39 patients (50 genoux) ayant
un syndrome fémoro-patellaire. Ils n’ont pas
trouvé de différence significative entre les
deux groupes (9,7° ± 1,8° dans le premier
groupe versus 9,9° ± 2,1° dans le second
groupe). Ces auteurs concluent à l’absence
de corrélation entre la valeur de la pente
tibiale et le risque de survenue d’une lésion
du ligament croisé antérieur. Néanmoins, le
grand nombre de mesure (11 patients sur 50)
sur les deux genoux de mêmes patients dans
le groupe sans rupture du LCA, peut expli-
quer partiellement ces résultats différents
des nôtres.
Brandon
et coll.
[12] ont comparé dans une
étude radiologique récente les pentes tibiales
mesurées selon la méthode de Bonnin
sur 100 genoux sans lésion du LCA et sur
100 genoux avec une rupture du LCA suite à
un traumatisme sans contact. Ils ont trouvé
que le groupe avec une lésion du LCA avait
une pente tibiale moyenne statistiquement
plus élevée (11.2° ± 3.8°) que celle du groupe
avec un LCA normal (8.5° ± 3°).
De nombreuses études ont étudié le rôle de
l’échancrure intercondylienne dans la surve-
nue d’une lésion du ligament croisé antérieur,
avec des conclusions parfois controversées.
Palmer [13], le premier, a évoqué en 1938
une relation pathologique entre le ligament
croisé antérieur et l’échancrure intercondy-
lienne. Il a remarqué que le ligament croisé
antérieur était placé dans une position vul-
nérable en étant étiré contre le bord axial du
condyle externe lorsque le genou se trouvait
en “flexion et supination”.
Norwood [14] a démontré en 1977 que le
ligament croisé antérieur se trouvait serré
contre le toit de l’échancrure lorsque le
genou se trouvait en extension, concentrant
les forces au niveau du milieu du ligament.
Kieffer [15] a été le premier à observer un
fréquent conflit entre l’arche postérieure du
condyle externe et le LCA dans les lésions
13
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JOURNÉES LYONNAISES DE CHIRURGIE DU GENOU
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