que la majorité des patients adoptent spon-
tanément des activités sportives sans impact
[2, 5], et que leur niveau diminue après l’ar-
throplastie (augmentation du handicap chez
les golfeurs par exemple) [2, 8, 11]. Par
ailleurs, la pratique d’activités sportives est
rendue difficile, de toute façon à cause de
l’atteinte d’une autre articulation pour plus
de la moitié des gens [3, 4]. Enfin, seuls 10 à
15 % des patients sont capables de pratiquer
des sports à impact [3, 4].
En outre, l’interprétation de ces résultats est
toujours à moduler en fonction du degré de
motivation des patients et de leur niveau de
performance pour tel ou tel sport, ainsi que
des données anthropométriques du porteur
de PTG (taille, poids). Pour le chirurgien
orthopédiste, face au patient, ces paramètres
sont primordiaux pour pouvoir conseiller,
autoriser, ou non, la pratique de certaines
activités.
Influence de la rééducation
La rééducation après une arthroplastie tota-
le du genou est primordiale. L’amélioration
fonctionnelle est en effet importante durant
les 12 premières semaines, mais elle ne pro-
gresserait plus à partir de la 26
e
semaine
postopératoire pour certains [9]. Pour nous,
une amélioration peut s’observer sur 12 voire
24 mois. Si la récupération d’une bonne
mobilité est indispensable durant les pre-
mières semaines postopératoires pour la pra-
tique ultérieure des sports, un déficit muscu-
laire peut persister jusqu’à 1 an postopéra-
toire [18]. Or, cette force musculaire, notam-
ment du quadriceps, est bien corrélée avec
de bons scores lors des tests fonctionnels
[12]. C’est pourquoi, certains auteurs préco-
nisent d’augmenter la rééducation musculai-
re les deux premiers mois postopératoires
[13], avec par exemple une électro-stimula-
tion du muscle vaste médial pendant
4 heures par jour dès le deuxième jour post-
opératoire et jusqu’au 45
e
jour [1].
Influence de facteurs techniques
L’influence des voies d’abord chirurgicales
sur la pratique des sports n’est pas étudiée
dans la littérature, même si certains auteurs
espèrent un meilleur résultat grâce aux tech-
niques mini-invasives [15]. Le resurfaçage de
la rotule ou non ne provoque pas de diffé-
rence fonctionnelle sur les activités de mon-
tée et descente des escaliers [14]. S’il est évi-
dent de déconseiller les sports aux porteurs
de prothèse très contraintes, il n’existe pas de
différence sur les tests fonctionnels entre les
prothèses postéro-stabilisées et celles conser-
vant le LCP [16]. Enfin, il est aussi évident
que la pratique de sports nécessite un bon
équilibrage ligamentaire, une bonne mobili-
té, un bon axe dans le plan frontal et une
bonne course rotulienne.
CONCLUSION
Sports conseillés, autorisés et
déconseillés
La littérature médicale et les différents sites
internet sont assez unanimes sur les sports
conseillés et sur les sports déconseillés.
Entre ces deux situations, la décision d’auto-
riser ou non un sport sera à discuter, en fonc-
tion de la motivation du patient et de son
niveau technique. Les recommandations de
la Knee Society sont les plus utilisées,
retranscrites en français dans les tableaux
suivants. La pratique des sports conseillés ou
autorisés, mais de façon intensive, n’est
cependant pas conseillée.
QUELS SPORTS AUTORISER APRÈS UNE ARTHROPLASTIE TOTALE DU GENOU ?
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Sports conseillés :
Vélo
Natation, aquagym
Marche
Randonnée (terrain peu accidenté)
Rameur (faible résistance)