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• Concernant les fractures et défaut de conso-

lidation de la tubérosité tibiale antérieure,

survenues parmi les patients opérés par voie

d’abord externe avec relèvement de la tubé-

rosité tibiale, 2 sur 3 ont été réopérées avec

nouvelle fixation et greffe autologue locale,

le résultat a toujours été satisfaisant.

DISCUSSION

Il s’agit d’une étude de cas retrospective mul-

ticentrique visant à faire une photographie des

principales complications de l’appareil exten-

seur mises en évidence lors des 4 premières

années de pose de la prothèse HLS N

OETOS

®.

En raison du caractère rétrospectif et multicen-

trique, le nombre de complication est proba-

blement sous-estimé, car seuls les patients

nécessitant une possible indication chirurgica-

le ont été pris en compte. Si les fractures de

rotules ou de tubérosité tibiale ainsi que les

luxations sont colligées, un certain nombre de

clunks syndromes à minima ou craquement

rotulien non significatif ou encore de douleurs

antérieures ou subluxations étiquetées non-

pathologiques sont probablement ignorés,

expliquant ainsi la forte proportion de réinter-

vention dans cette série.

Les fractures ou pseudarthrose de la tubérosité

tibiale antérieure ont intéressé uniquement les

patients opérés par voie d’abord antéro-latéra-

le avec relèvement de la tubérosité tibiale anté-

rieure. Ces complications sont spécifiques de

la voie d’abord et ont concerné 3,6 % des

patients opérés par cette approche dans notre

série. Peu de chirurgien utilise cette voie

d’abord en première intention en raison de

l’augmentation du temps chirurgical et des

risques de complications précoces comme la

nécrose cutanée, le déplacement ou la pseudar-

throse de tubérosité tibiale et parfois même de

fracture de plateau tibial [9-11]. Pour diminuer

ces risques, la technique du relèvement de la

tubérosité tibiale doit être rigoureuse avec la

réalisation d’une longue baguette osseuse de 7

à 8 centimètres conservant la charnière périos-

té médiale. Une encoche supérieure doit égale-

ment être réalisée pour éviter le glissement à la

baguette osseuse [12]. Cette technique a tou-

jours été réalisée par notre groupe. Malgré

cela, il reste difficile d’éviter tout risque de

mobilisation secondaire chez des patients le

plus souvent obèses et ostéoporotiques, à qui

l’on impose une rééducation précoce pour évi-

ter tout enraidissement secondaire. Ceci sou-

ligne que le relèvement de la baguette rotu-

lienne doit rester une technique très spécifique

et proposée que dans les cas de raideur articu-

laire. Elle n’est plus utilisée dans notre groupe

pour les voies d’abord externe et c’est la voie

de kebblish qui lui est préférée.

En dehors de cette complication spécifique, la

quasi-exclusivité des complications de

l’appareil extenseur lors d’un abord antéro-

médial concerne l’élément patellaire de

l’appareil extenseur. Les fractures sont tou-

jours survenues sur des rotules resurfacées,

comme retrouvé dans la méta-analyse de

Chalidis

et al.

[13], avec 99 % des fractures de

rotules concernant des rotules resurfacées. La

rotule basse qui crée une augmentation des

contraintes rotuliennes comme la diminution

de la résistance osseuse engendrée par la dimi-

nution d’épaisseur rotulienne après coupe est

un des facteurs favorisants. Il en est de même

pour dans la majorité des études sur les com-

plications rotuliennes des prothèses du genou

[14-17] un facteur de risque retrouvé dans la

littérature reste le type de bouton rotulien avec

un risque majoré par les rotules métal-back ou

sans ciment [16]. Un autre facteur de risque

discuté est la section de l’aileron rotulien

externe qui associée à la résection du ligament

adipeux infra-patellaire risque de compro-

mettre la vascularisation rotulienne [18, 19].

La dévascularisation rotulienne voir la nécrose

sont associées à l’augmentation du risque de

fracture et/ou de descellement. Ainsi, les

auteurs recommandent la préservation du liga-

ment adipeux infra-patellaire, et la section de

l’aileron rotulien à distance de la rotule pour

préserver les vaisseaux latéraux et principale-

ment l’artère géniculé supéro-latérale [18, 19].

Nous n’avons pas noté ces facteurs dans notre

série alors que le ligament adipeux est systé-

matiquement enlevé dans la voie d’abord.

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es

JOURNÉES LYONNAISES DE CHIRURGIE DU GENOU

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