Pour les clunks syndromes, c’est la formation
d’un nodule fibreux à la jonction pôle supé-
rieur de la rotule et du tendon quadricipital qui
va s’intercaler entre la rotule et le carter fémo-
ral dans les mouvements de flexion et
d’extension et créer un ressaut audible et pal-
pable. Cette complication survient presque
exclusivement sur des prothèses postéro-stabi-
lisées à des taux variables en fonction de la
forme de l’échancrure prothétique [20-23].
S’il intéresse le plus souvent les rotules resur-
facées, le clunk syndrome peut aussi survenir
sur des rotules non resurfacées [24]. Dans
notre série, son incidence a été faible (0,7 %)
et a toujours concerné des rotules resurfacées.
Le traitement a consisté en l’exérèse chirurgi-
cale ou arthroscopique du nodule fibreux dans
9 cas sur 10. Il est très important de connaître
aussi une cause mécanique à ce phénomène ;
en effet, il faut être très attentif à la jonction
entre le bouton rotulien prothétique qui peut
dépasser la surface osseuse soit par mauvais
positionnement soit par une taille inadapté et
ainsi entraîner un microtraumatisme dans les
mouvements de grande flexion, ces microtrau-
matismes vont progressivement entraîner la
formation du nodule fibreux. Si l’on se conten-
te d’une simple ablation on s’expose à une
récidive du clunk c’est pourquoi il est préfé-
rable dans ces cas de faire une mini-arthroto-
mie qui autorisera l’ablation du nodule mais
aussi la résection du pole supérieur de
l’implant à la pince gouge.
Pour les instabilités rotuliennes soit par luxa-
tions de rotule soit par subluxations doulou-
reuses, le compte rendu opératoire ne permet-
tait pas de présager d’une future instabilité, la
cinématique rotulienne étant jugé stable sans
nécessiter le recours à une section de l’aileron
externe. La règle du “no thumb test” initiale-
ment décrite par Scott [25], ne semble pas suf-
fisante à éviter tout risque d’instabilité rotu-
lienne. Les autres causes majeures d’instabilité
rotulienne ne semblent pas réunies puisqu’il
s’agissait dans 6 cas sur 8 d’arthrose fémoro-
tibiale médiale sur varus, que l’implant fémo-
ral était mis en rotation neutre par rapport aux
condyles postérieurs avec un alignement
radiologique postopératoire jugé satisfaisant
(180° ± 3°) chez tous les patients. 2 facteurs
restent présents pour expliquer ces 6 instabili-
tés : un carter fémoral volumineux, diminuant
l’espace antérieur et un composant tibial posé
en rotation interne, la malposition fémorale ou
tibiale étant reconnu comme l’un des princi-
paux facteurs d’instabilité rotulienne sur pro-
thèse du genou [26]. Dans un cas, la prothèse
a été posée par une voie d’abord antéro-exter-
ne sur un genou raide (0-10-90). La patiente a
conservé une luxation rotulienne permanente
et n’a pas souhaité être réopérée. La raideur du
quadriceps explique probablement cette luxa-
tion permanente, seul moyen pour la patiente
de récupérer une flexion satisfaisante mesurée
à 120° en postopératoire.
Lors de l’absence de resurfaçage, la compli-
cation principale devient alors la douleur
antérieure qui impose bien souvent un resur-
façage secondaire. Lors d’une précédente
étude comparative du resurfaçage rotulien sur
la prothèse HLS N
OETOS
à 4 ans de recul [27],
nous avions retrouvé un plus grand nombre
de complication parmi les patients resurfacés.
Néanmoins, le nombre de réintervention chi-
rurgicale était plus important dans le groupe
non resurfacé en raison de resurfaçages
secondaires pour des douleurs antérieures
majeures. Lors de méta-analyses sur l’intérêt
du resurfaçage rotulien, Pakos [28] et Nizard
[29], retrouvaient une diminution du risque
de réintervention chirurgicale dans le groupe
resurfaçage rotulien qui ne devenait significa-
tive que lors d’un suivi supérieur à 5 ans.
Cette différence est faible en risque relatif
mais importante en risque absolu (48 %).
Malgré ces resurfaçages secondaires, les
scores cliniques à la révision restent infé-
rieurs à la moyenne. Dans une étude compa-
rative, Barrack [30] a réalisé 12 % de resurfa-
çage secondaire avec de bons résultats immé-
diats mais réapparition secondaire des dou-
leurs chez la plupart des patients contraire-
ment à Waters, Mayman et Wood [31, 32, 33]
qui retrouvaient une amélioration très signifi-
cative de leurs patients par le resurfaçage
secondaire.
ANALYSE GLOBALE DES COMPLICATIONS ROTULIENNES SUR LA PROTHÈSE TOTALE DU GENOU HLS NOETOS®
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