INTRODUCTION
La mise en place d’une prothèse totale du
genou requiert systématiquement, de la part du
chirurgien implanteur, une analyse de la
dimension et du volume articulaire pour adap-
ter au mieux le volume de l’implant à celui de
l’os receveur.
Depuis quelques années, les efforts des socié-
tés industrielles fabriquant des implants ortho-
pédiques se portent sur l’analyse morpholo-
gique et le dessin des implants. Des tailles de
largeurs différentes pour une même profon-
deur apparaissent, voire même une tendance
vers une programmation numérique de la mor-
phologie osseuse pour se rapprocher de la
notion du “sur mesure”.
L’analyse morphométrique des dimensions
tibiales et fémorales est un des éléments per-
mettant de faire correspondre au mieux la
taille des implants à celle de l’articulation.
Tout comme la navigation, la mesure antéro-
postérieure couplée à la mesure médio-latérale
permet de se rapprocher des dimensions opti-
males d’une prothèse adaptée au patient. Cette
analyse simple à faire permet au chirurgien de
mieux s’adapter au genou qu’il opère et de
développer des index de dimension à respec-
ter. En effet, certaines prothèses jugées trop
volumineuses sont souvent responsables de
raideur par excès de contraintes sur les aile-
rons rotuliens, le système extenseur et la cap-
sule articulaire.
Dans cette étude, cinquante-six prothèses
totales de genou postéro-stabilisées Alpina
APR HAP (Biomet°) posées par le même opé-
rateur sont analysées avec au moins un an de
recul afin de rechercher une corrélation entre la
dimension de la prothèse par rapport au volume
osseux et le résultat fonctionnel obtenu.
CONSTAT DE
LA LITTÉRATURE
On constate que, dans la littérature, cette analy-
se de la taille de l’épiphyse fémorale ou tibiale
remonte déjà à 1972 avec l’étude cadavérique
rapportée par Seedhom sur 113 genoux dont le
rapport de la mesure médio-latéral (ML) sur la
mesure antéro-postérieure (AP) montre une
différence selon le sexe. Il retrouve une ten-
dance aux fémurs plus étroits chez les femmes
(ML/AP = 1,14 pour 1,16) ce qui est confirmé
par d’autres études plus tardives comme celle
de Poilvache en 1996 (1,30 pour 1,34) sur des
mesures peropératoires, celle de Vaidys en
2000 (1,10 pour 1,14) sur des mesures scanner
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ETUDE MORPHOMÉTRIQUE
DES GENOUX LORS DE LAPOSE
D’UNE PROTHÈSE TOTALE DE GENOU
Etude à propos de 56 cas de pose d’une prothèse totale
de genou – Alpina postéro-stabilisée rotatoire sans ciment
L. BUISSON