

DISCUSSION
Cette étude souligne les difficultés rencontrées
dans la pratique quotidienne pour obtenir une
adéquation parfaite dans toutes les dimen-
sions, entre les contours du genou osseux et les
contours de la prothèse implantée.
La limite principale de cette étude est liée au
fait qu’il s’agit d’une série mono-opérateur
avec utilisation d’un seul implant et d’une
technique unique (coupe tibiale première et
coupes liées). Les résultats ne sont donc pas
obligatoirement transposables à d’autres
implants. Par ailleurs, tous les implants utilisés
dans cette série comportaient une pièce tibiale
fixe, ce qui a probablement limité les adapta-
tions, par impossibilité de découpler les tailles
entre le fémur et le tibia, lorsque la taille fémo-
rale optimale était supérieure à la taille tibiale
optimale. Ce point précis peut expliquer cer-
tains surdimensionnements tibiaux mais pas
les surdimensionnements fémoraux puisque le
fabricant autorise l’utilisation d’un fémur
d’une taille supérieure à la taille tibiale. De
plus, lorsqu’en peropératoire il paraissait
nécessaire de découpler les tailles avec une
pièce fémorale d’une taille supérieure à la
pièce tibiale, l’opérateur utilisait une version
rotatoire, ce qui était un critère d’exclusion de
cette étude.
Cette étude confirme les constatations de
Mahoney et montre qu’un surdimensionne-
ment de la pièce fémorale peut être source de
douleurs résiduelles après PTG. Cet auteur a
montré qu’un débord prothétique de plus de
trois mm était péjoratif. Nous avons retrouvé
un seuil de tolérance plus bas au niveau fémo-
ral. Ainsi, au niveau de la coupe fémorale dis-
tale de même qu’au niveau de la coupe condy-
lienne postérieure, la conservation d’une
“zone de sécurité” de deux mm d’os de chaque
côté de la prothèse constitue un repère simple,
puisque le seuil dans ces zones est de 4 mm
(tableau 5). Au niveau tibial, nous avons
observé un nombre important de surdimen-
sionnements antéro-postérieurs au niveau du
plateau tibial latéral, ce qui peut être source de
douleurs résiduelles par conflit avec le tendon
du poplité. La fréquence de ce débord postéro-
latéral est liée [1] à la forme de l’implant tibial,
[2] à l’asymétrie des plateaux tibiaux, [3] à la
technique opératoire utilisée, avec alignement
en rotation de la pièce tibiale sur le centre de la
TTA et enfin [4] probablement à l’utilisation
de plateaux fixes qui a pu dans certains pous-
ser à surdimensionner le tibia pour s’adapter
au fémur. L’équation est particulièrement diffi-
cile à résoudre au niveau tibial [3] mais la tolé-
rance paraît meilleure qu’au niveau fémoral
avec un seuil de surdimensionnement de
+ 4 mm en antéro-postérieur.
LE SURDIMENSIONNEMENT PROTHÉTIQUE PEUT-IL ÊTRE SOURCE DE DOULEURS RÉSIDUELLES DANS LES PTG ?
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Tableau 5 : Les seuils ont été définis comme étant la limite de variation dimensionnelle, à par-
tir de laquelle apparaissait une différence significative entre les groupes supérieur et inférieur.
Les différences ont été testées à l’aide de tests paramétriques unis et bilatéraux et de tests non
paramétriques uni et bilatéraux
(Laboratoire Biostatistique Santé, Pierre-Bénite, 69495).