La prothèse
Il s’agissait d’une prothèse unicompartimenta-
le HLS T
ORNIER
® (Grenoble, France).
L’implant fémoral était un implant de resurfa-
cage en chrome cobalt, symétrique, et le pla-
teau tibial était plat en polyéthylène sans plot
d’ancrage. Les deux composants étaient systé-
matiquement cimentés.
Technique opératoire
Tous les patients ont été opérés avec les
mêmes principes chirurgicaux, avec un abord
latéral dans tous les cas. Un garrot a été utilisé
dans la totalité des cas sauf un chez un patient
pour lequel une arthrolyse selon la technique
de Judet était associée. Une ostéotomie de la
tubérosité tibiale antérieure n’était pas systé-
matique mais utilisée uniquement chez les
patients pour lesquels la rotule empêchait une
bonne vision articulaire. La TTA a été ainsi
relevée dans l’abord latéral pour 2 patients. Le
ligament croisé antérieur était normal chez
6 patients et fragilisé chez 2 patients (évalua-
tion notée au cours de l’intervention).
Le matériel était enlevé dans le même temps
pour 2 patients. Selon la perte de substance
parfois majeure correspondant au cal vicieux
intra-articulaire induit par la fracture initiale,
la coupe tibiale était parfois de faible épais-
seur. Pour améliorer les qualités mécaniques
de l’os spongieux sous l’implant tibial (zone
de fixation), on renforçait la zone d’encrage
tibiale soit par une ou 2 vis de pitonnage
(3 patients), soit en laissant en place le maté-
riel d’ostéosynthèse si celui-ci permettait la
mise en en place de la prothèse (2 patients).
Nous espérions ainsi éviter un enfoncement ou
une fracture lors de l’appui. Tous les implants
ont été cimentés.
Tous les patients ont reçu une antibioprophy-
laxie (
CÉPHALOSPORINE
de deuxième généra-
tion) et un traitement anticoagulant (héparine
de bas poids moléculaire). L’appui et la mobi-
lisation du genou étaient débutés dès le lende-
main de l’intervention.
Méthode
Les résultats cliniques ont été étudiés selon les
scores IKS [3]. On demandait à chaque patient
lors de la révision s’il avait oublié la présence
de sa prothèse lors de ses activités quoti-
diennes, permettant ainsi de la classer dans la
catégorie “genou oublié”. Les résultats radio-
logiques ont été évalués à partir de clichés réa-
lisés de facon standardisée au dernier recul :
clichés de face et de profil en appui, télégonio-
métrie debout de face et vue axiale de rotule à
30
◦
. Nous avons ainsi pu mesurer l’angle
fémorotibial mécanique préopératoire, au der-
nier recul, et rechercher la présence de liserés
(en précisant l’évolutivité le cas échéant) ou
d’une dégradation articulaire du compartiment
opposé ou fémoropatellaire. Nous avons enfin
recherché une usure détectable sur les radio-
graphies standards du polyéthylène grâce au
repère métallique sur l’embase tibiale.
RÉSULTATS
Recul moyen
Les 8 implants avaient un suivi clinique et
radiologique de 5 ans en moyenne (de 1 an à
11 ans).
Résultats fonctionnels
(tableau 2)
Les 8 implants sont été évalués. Le score IKS
genou moyen était de 90 points (50-100) et un
score fonction de 91 points (40-100). Le gain
moyen était de 52 points pour le score IKS
genou et de 35 points pour le score IKS fonc-
tion (gain statistiquement significatif ;
p<0,05). Sept patients étaient satisfaits et un
patient restait déçu de l’intervention.
Aucune douleur ou une douleur occasionnelle
était rapportée par 7 patient sur 8 ; le périmètre
de marche était illimité chez 7 patients sur 8.
Une boiterie était retrouvée chez un patient qui
utilisait une canne pour la marche en terrain
accidenté.
PROTHÈSE UNICOMPARTIMENTALE EXTERNE POUR SÉQUELLE DE FRACTURE DU PLATEAU TIBIAL EXTERNE
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