Arthrotomie-lavage (n=3)
2 cas ayant bénéficié d’un geste conservateur
présentent actuellement un sepsis chronique.
Dans 1 cas, il n’a pas été observé de récidive
septique.
Réimplantation (n=3)
Parmi les 3 cas, 1 seul patient est guéri de son
sepsis. Au recul de 69 mois, les scores IKS
genou, fonction et total étaient de 54, 35 et 89.
La mobilité était de 0-0-95°.
Un patient a nécessité une troisième reprise en
2 temps pour sepsis itératif, 8 mois après la
deuxième réimplantation. Au recul de 36 mois,
ce patient a arrêté tout traitement antibiotique
depuis 2 ans et ne présente pas de récidive sep-
tique. Cependant, il présente des douleurs quo-
tidiennes nécessitant un traitement antalgique
de pallier 3. La seconde patiente a présenté un
déficit majeur d’observance, en arrêtant de
façon spontanée son traitement antibiotique.
Une récidive septique chronique avec fistule
s’est produite.
DISCUSSION
Un traitement associant arthrotomie-lavage-
changement de PE est habituellement proposé
devant un sepsis aigu sans signe de descelle-
ment des implants. Dans notre série, 11 cas
(16,7 %) ont pu bénéficier d’un tel traitement. Il
a été nécessaire de réaliser une explantation
dans 5 cas (45,4 %) devant une récidive sep-
tique chronique. Selon Gardner
et al.
[1], 57 %
des cas présentent un échec. Il est alors néces-
saire de réaliser une ablation des implants. Ce
taux élevé d’échecs est dépendant de nombreux
facteurs, dont le type de micro-organisme res-
ponsable du sepsis : 71 % d’échec en cas de
sta-
phylococcus aureus
et 29 % en cas de
staphylo-
coccus epidermidis
. Il nous apparaît donc
important de réserver un tel traitement lorsque
les conditions sont optimales : durée d’évolu-
tion, type de germe. Certains auteurs ont retrou-
vé des taux de succès inférieurs lorsque ce trai-
tement était réalisé au-delà de 2 à 4 semaines
après la mise en place de la PTG index [1].
Le traitement de choix reste pour nous la révi-
sion en deux temps. Les complications inhé-
rentes à cette chirurgie (raideur articulaire, dif-
ficultés d’exposition et les problèmes liés à
une immobilisation prolongée) ont amené à
utiliser des spacers aujourd’hui le plus souvent
articulés. Dans le groupe explanta-
tion+réimplantation, 76 % (35/46) des PTG et
80 % (4/5) des RPTG ont présenté une guéri-
son de leur sepsis sans reprise chirurgicale. Un
implant de type PS a été utilisé dans la majori-
té des cas. Dans la série de Haleem
et al.
[3],
le taux de récidive septique était de 9 % au
recul moyen de 7,2 années. Mont
et al.
[6] ont
retrouvé un taux de 9 à 14 % des cas de récidi-
ve septique après changement en 2 temps.
Il est généralement reconnu que les révisions
de prothèses du genou se compliquent plus
souvent d’une infection que les cas de premiè-
re intention : leur incidence varie dans la litté-
rature de 0 à 10 % [7]. Il peut en outre s’agir
d’un défaut de diagnostic initial : un même
germe (non diagnostiqué) pouvant être respon-
sable d’un échec itératif. De nouvelles tech-
niques diagnostiques permettent de limiter ces
erreurs : technique PCR (
Polymeras Chain
Reaction)
et sonication. Cette dernière consis-
te à améliorer la détection de l’infection en
libérant les bactéries (biofilm) adhérentes à la
surface de l’implant. Dans une étude prospec-
tive sur 331 patients porteurs de prothèses
totales du genou ou de la hanche, la sensibilité
du tissu périprothétique était de 61 % et celle
des cultures issues de la sonication, 79 %
(P<0.001) [9].
Dans le cas d’une reprise pour récidive sep-
tique après un changement en deux temps,
nous avons le plus souvent effectué une
explantation (62,5 % des cas) afin de pouvoir
contrôler l’infection. Dans notre série, seuls
3 patients (18,75 %) ont pu bénéficier d’une
réimplantation. Le résultat clinique est satis-
faisant dans un seul cas. Dans les deux autres
cas, une patiente a manqué d’observance et
présente un sepsis chronique, et le deuxième
patient présente des douleurs invalidantes en
l’absence d’argument pour une infection per-
sistante. Maheshwari
et al.
[4] ont retrouvé
RÉSULTATS APRÈS INFECTION SUR PROTHÈSE TOTALE DU GENOU
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