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MAITRISE ORTHOPEDIQUE
Figure 8 : Instabilité fémoro-tibiale sévère, reprise par prothèse charnière sur mesure
Rotax (Lepine®) avec pitonnage au niveau du condyle médial pour combler une perte de
substance fémorale médiale.
Figure 9 : Reprise pour raideur avec rotule basse. L’utilisation d’une prothèse charnière
à pivot rotatoire a permis de modifier légèrement le niveau de l’interligne et de corriger la
hauteur rotulienne.
Figure 10 : Fracture péri-prothétique avec descellement fémoral suite à une chute chez
une patiente de 88 ans : reprise par prothèse charnière à pivot rotatoire permettant un
encrage osseux grâce aux quilles et un renfort du condyle fémoral externe grâce à une vis
corticale en pitonnage.
B.
R
eprise
de
prothèse
de genou
1. Instabilité
Fémoro-Tibiale :
(Fig 8)
L’instabilité fémoro-tibiale est
la raison évoquée le plus fré-
quemment pour utiliser une
prothèse charnière à pivot
rotatoire. Elle permet notam-
ment de compenser les incom-
pétences du ligament collaté-
ral médial mais également les
lésions capsulaires postérieures
qui entrainent un recurvatum
parfois impossible à corriger
avec un autre type d’implant.
Une prothèse charnière à
pivot rotatoire trouve notam-
ment tout son intérêt chez les
pouvoir adapter le niveau de
l’interligne.
5. Infection
Les reprises pour infection
peuvent être envisagées en 1
ou 2 temps, mais dans les 2
cas les structures ligamentaires
périphériques peuvent être
endommagées lors de la syno-
vectomie élargie nécessaire au
traitement de l’infection, mais
imposant parfois un sacrifice
des ligaments collatéraux. De
même les pertes de substance
osseuse crées par l’infection
elle même peut mettre en péril
les structures périphériques
qui sont également parfois
sacrifiées lors de la reconstruc-
tion. Les prothèses charnières
à pivot rotatoire deviennent
ainsi souvent nécessaires dans
ces situations de reprise de
prothèse pour infection, en
particulier chronique.
6. Fracture
périprothétique
En cas de fracture péripro-
thétique, les condyles fémo-
raux peuvent être concernés
et la stabilité ligamentaire
périphérique être compromise
(Fig 10). Dans ces situations, une
solution peut être d’associer un
changement de prothèse avec
charnière à pivot rotatoire (qui
permet d’obtenir une fixation
osseuse diaphysaire grâce aux
quilles d’extension) à une syn-
thèse les zones fracturées par
vis ou vis plaque selon l’éten-
due de la fracture. Cette straté-
gie permet souvent une reprise
d’appui précoce particulière-
ment intéressante notamment
chez les patients âgés.
C
onclusion
Les prothèses charnière à pivot
rotatoire retrouvent leurs indi-
cations à la fois dans les pro-
thèses de première intention
et de reprise, en cas essen-
tiellement d’insuffisance des
structures collatérales. Elles
permettent dans des indica-
tions adaptées de proposer
une solution simple devant une
situation souvent complexe au
départ.
g
patients âgés, facilitant souvent
la récupération rapide de la
flexion et le confort notam-
ment de la station assise.
2. Perte de substance
Les pertes de substance
osseuses, si elles ne concernent
pas les insertions ligamentaires,
ne nécessitent pas d’augmenter
la contrainte mais simplement
d’utiliser des méthodes de
comblement comme les cônes
ou cales métalliques associés
à des quilles médullaires. Par
contre si les insertions liga-
mentaires sont concernées,
notamment au niveau du liga-
ment collatéral médial, une
prothèse contrainte devient
nécessaire pour éviter une
instabilité fémoro-tibiale post
révision.
3. Rotule basse
Une rotule basse (Fig 9) peut
être responsable de raideur
et douleur après prothèse
totale de genou, mais surtout
entraine des difficultés d’expo-
sition qui nécessitent parfois
de réaliser un relèvement de la
tubérosité tibiale antérieure ou
un geste sur le quadriceps de
type Quad–Snip. Une alterna-
tive en cas de situation à risque
particulier (patient âgé ostéo-
porotique, antécédent de lam-
beau…) est l’utilisation d’une
prothèse charnière à pivot
rotatoire qui permet lors de
l’abord de libérer les ligaments
collatéraux et de passer par une
approche médiale ou externe
sans mettre en péril l’appareil
extenseur.
4. Raideur
La raideur après PTG peut
avoir de nombreuses causes
(en excluant les rotules basses
déjà évoquées). Les structures
ligamentaires en particulier
peuvent être rétractées et pour
les cas les plus sévères conju-
guant souvent une raideur en
extension (« flexum ») et en
flexion, il est parfois indispen-
sable de libérer les structures
ligamentaires
périphériques
et capsulaires postérieures,
imposant l’utilisation d’une
contrainte de type charnière à
pivot rotatoire pour la réim-
plantation, surtout si on veut
MISE AU POINT