rotulienne excessive ou une course rotulien-
ne anormale et donc améliorer la stabilité
fémoro-patellaire. Les études biomécaniques
ont confirmé ces constatations cliniques [18].
Muneta
et al.
[20] a analysé sur scanner la
position de la TTA chez 60 femmes présen-
tant un syndrome fémoro-patellaire doulou-
reux ainsi que chez 19 femmes “témoin” en
bonne santé. Celui-ci a confirmé l’efficacité
du transfert de la TTA dans la correction des
anomalies de la course rotulienne.
Ramappa
et al.
[24] a étudié sur cadavre les
variations de pression exercées au niveau des
compartiments interne et externe de l’articu-
lation fémoro-patellaire lors de la flexion du
genou ainsi que les modifications de la cour-
se rotulienne après deux types d’ostéotomie
de la TTA. Celui-ci montrait que la médiali-
sation et l’avancement/médialisation de la
TTA avaient la même efficacité dans le trai-
tement d’une course rotulienne anormale.
Les ostéotomies d’Elmslie-Trillat [17, 22, 26]
et de Fulkerson [9, 10] permettent d’obtenir
des résultats postopératoires satisfaisants
dans les luxations épisodiques de rotule. Ces
opérations sont actuellement les plus utili-
sées dans le traitement des anomalies de l’ar-
ticulation fémoro-patellaire.
Dans la littérature, les résultats cliniques
pour l’opération d’Elmslie-Trillat sont de
91 % de bons et excellents résultats à 4 ans
de recul et de 64 % à 10 ans [21]. La dégra-
dation des résultats à long terme peut être
expliquée par la fréquence des douleurs de
l’articulation fémoro-patellaire alors qu’au-
cune récidive de luxation rotulienne n’a été
observée. Cependant, ces résultats sont diffi-
cilement interprétables à cause de la faible
homogénéité des groupes et du taux élevé de
patients non revus (plus de 50 %) [3, 7].
Wang
et al.
[30] a évalué 48 patients
(53 genoux) ayant eu un geste de réaligne-
ment pour instabilité et douleur fémoro-
patellaire après échec du traitement médical
conservateur bien mené pendant au moins
6 mois. Dans cette série, les résultats ont été
satisfaisants pour 89 % des genoux et déce-
vants dans 11 % avec un recul de 25 à
96 mois. Cependant, les auteurs ont conclu
qu’une sélection des patients ainsi qu’une
technique chirurgicale inappropriées étaient
responsables des cas de mauvais résultats.
Dans une étude prospective, Koeter
et al.
[16] a analysé deux groupes de 30 patients
ayant présenté soit une subluxation externe
de la rotule douloureuse soit une luxation
épisodique de rotule. Dans tous les cas, une
transposition de la TTA a été réalisée selon
une planification préopératoire avec scan-
ner. Une TAGT supérieure à 15 mm chez des
patients symptomatiques était considérée
comme une indication chirurgicale. Les
résultats cliniques ont montré une améliora-
tion significative concernant la douleur et le
score fonctionnel dans les deux groupes.
Dans notre expérience, l’opération d’Elmslie-
Trillat reste une intervention de première
intention dans le traitement de la luxation
épisodique de rotule en présence d’une rotu-
le haute et/ou d’une TAGT excessive. Nous
avons analysé le résultat fonctionnel de
174 genoux opérés entre 1988 et 1999 pour
cette pathologie [26]. Le recul moyen était de
5 ans (24-152 mois). Le score International
Knee Documentation Committee (IKDC)
était utilisé [15]. Le score IKDC postopéra-
toire moyen était de 77,2 (45,9-95,4) et
94,5 % des patients étaient satisfaits ou très
satisfaits au dernier recul. Néanmoins, une
légère douleur et/ou gêne était notée dans
37,6 % des cas. La gêne était souvent en rap-
port avec le matériel d’ostéosynthèse et dis-
paraissait après ablation du matériel.
Cependant, la comparaison des résultats de
la chirurgie des parties molles et de la trans-
position de la TTA dans le traitement de la
luxation rotulienne n’a pas été réalisée dans
la littérature.
Levigne [19] a analysé les causes d’échec du
traitement chirurgical des luxations rotu-
liennes ainsi que les résultats des reprises
chirurgicales dans une série de 83 genoux
13
es
JOURNÉES LYONNAISES DE CHIRURGIE DU GENOU
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