Temps tibial
Pour positionner le gabarit de coupe, une
broche était introduite à travers le guide de
coupe tibiale dans l’interligne fémoro-tibial.
Celui-ci donnait d’une part l’orientation de la
pente tibiale et d’autre part rentrait en contact
avec le cartilage condylien abrasé. Ensuite, le
guide de coupe tibiale était amarré au tibia par
une broche médiane, environ 5 mm en des-
sous de l’interligne. Cette broche était parallè-
le dans le plan sagittal à la broche introduite
dans l’interligne. La pente tibiale était ainsi
automatiquement déterminée (il existait une
pente de 5 degrés entre la tige extra-médullai-
re et le guide de coupe tibiale). La tige extra-
médullaire était orientée de façon à respecter
la déformation extra-articulaire.
Coupe tibiale
Le genou en extension, le chirurgien réalisait
une manœuvre de valgus contrôlé pour com-
penser l’usure intra-articulaire tout en évitant
toute hypercorrection. Le guide de coupe
tibiale était alors abaissé de 13 mm (3 mm
pour l’épaisseur du condyle prothétique,
9 mm qui correspondent à l’épaisseur du pla-
teau en polyéthylène et 1 mm de sécurité
pour éviter toute hypercorrection). Moins le
valgus exercé était important, plus nous cou-
pions de tibia. C’était l’intérêt de l’évaluation
préopératoire par le cliché en réduction qui
reproduisait cette situation chirurgicale.
Deux ou trois broches étaient introduites à
travers le guide. La coupe était réalisée sur
les broches, le genou en flexion. Le trait de
coupe sagittale était orienté vers le centre de
la hanche. Il passait au bord médial du pied
du LCA, et longeait la face axiale du condyle
interne ; le trait de scie était prolongé vers
l’arrière à une lame de Lambotte de 10 mm
de largeur en respectant le LCP. Le plateau
tibial interne était saisi avec une pince cro-
codile et les attaches ménisco-capsulaires
étaient détachées. La face inférieure du pla-
teau tibial interne extrait permettait d’éva-
luer de façon fiable et précise la taille de la
pièce d’essai tibiale.
Avant de procéder à l’ablation des broches,
on prenait soin de vérifier la coupe tibiale et
au besoin de la parfaire sur les broches. Elle
devait être parfaitement plane. On introdui-
sait le fantôme d’essai tibial afin de s’assurer
de sa bonne stabilité primaire.
Temps fémoral
Les positionnements de l’implant fémoral et
de l’implant tibial étaient intimement liés.
En effet, la hauteur de la coupe tibiale (mais
non son orientation) était déterminée par un
repère sur le condyle fémoral abrasé, et
l’orientation de la coupe fémorale (et non
pas la hauteur de coupe ou résection car il
s’agissait d’une prothèse de resurfaçage) est
fonction de la position du fantôme tibial.
Le fantôme d’essai tibial était donc laissé en
place. Un instrument spécial, que nous appe-
lons communément crocodile (Gabarit de
PROTHÈSE UNICOMPARTIMENTALE APRÈS PROTHÈSE UNICOMPARTIMENTALE…
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Fig. 5 : Vue peropératoire d’une BiUni
(PUni médiale après PUni latérale) après
reprise et élargissement de la cicatrice
externe précédente.