Chirurgie de l’instabilité fémoro-
patellaire
La récurrence après un premier épisode de
luxation de rotule est variable dans la littéra-
ture, de 15 à 44 % selon les séries [3, 16].
L’instabilité est le principal motif du traite-
ment chirurgical. Un algorithme de prise en
charge chirurgicale fortement inspiré de
H. Dejour et G. Walch, ont récemment été
proposés par Fithian et Neyret [12]. Les diffé-
rents gestes chirurgicaux pouvant être propo-
sés sont les gestes osseux (trochléoplastie,
ostéotomie-transfert de tubérosité tibiale
antérieure) et/ou les gestes sur les parties
molles (section de l’aileron externe, plastie du
vaste interne, reconstruction du MPFL). Un
regain d’intérêt pour la reconstruction chirur-
gicale du MPFL est apparu récemment [7].
Buts de l’étude
Nous rapportons les résultats préliminaires
d’une série prospective de patients opérés
d’une reconstruction du MPFL par autogref-
fe aux ischio-jambiers entre juin 2005 et avril
2007. La série comprenait des reconstruc-
tions isolées du MPFL et des reconstructions
associées à d’autres gestes.
Nous avons analysé le positionnement des
tunnels osseux à l’aide de radiographies stan-
dards et de l’IRM.
MATÉRIEL ET MÉTHODE
La série
Parmi les 48 patients ayant eu une recons-
truction du MPFL depuis juin 2005, nous
avons retenu la période de juin 2005 à avril
2007 afin de réaliser une étude prospective et
continue avec un recul minimum de 12 mois.
La série était composée de 21 genoux
(18 patients) opérés d’une luxation épiso-
dique de la rotule (LER) par une ligamento-
plastie du MPFL aux ischio-jambiers (18 ten-
dons du demi-tendineux et 3 tendons du
droit-interne). La série était composée de
10 femmes (12 genoux) et de 8 hommes
(9 genoux). Le genou gauche était concerné
dans 11 cas et le droit dans 10 cas. A propos
du genou controlatéral, 10 genoux présen-
taient une LER dont 4 déjà opérés. Parmi les
21 genoux, 17 étaient vierges. Trois genoux
avaient eu une intervention d’Elmslie-Trillat
et un genou avait eu une arthroscopie pour
ablation d’un fragment ostéo-cartilagineux
secondaire à une luxation.
L’âge moyen lors du premier épisode de luxa-
tion était de 17 ans [12-39]. L’âge moyen et
l’indice de masse corporel lors de l’interven-
tion étaient respectivement de 24 ans [15-43]
et de 22,7 kg/m
2
[17,7-28,2]. Le délai moyen
entre le premier épisode de luxation et la chi-
rurgie était de 4 ans [0-16].
La technique chirurgicale
Cette technique nous a été transmise par
D. Fithian [7]. Elle comportait plusieurs
temps opératoires [17].
Arthroscopie —
Elle recherchait des lésions
chondrales, une dysplasie de trochlée. Elle
évaluait la course rotulienne et permettait de
rechercher une translation externe (signe de
Fithian sous arthroscopie).
Prélèvement d’un tendon de la patte-d’oie
—
La technique était classique. Il faut noter
que parfois le droit interne (n=3) a été pris à
la place du demi-tendineux (n=18).
Préparation du transplant —
Un greffon de
16 à 20 cm était suffisant pour la reconstruc-
tion du MPFL. Les deux extrémités du gref-
fon étaient faufilées. Puis le tendon était
replié sur lui-même autour d’un fil tracteur
(comme pour constituer une boucle). Sur
cette extrémité il était suturé sur lui-même
sur environ 2 cm. Le transplant obtenu avait
13
es
JOURNÉES LYONNAISES DE CHIRURGIE DU GENOU
42