donc une forme de “Y” avec 2 monobrins
libres attachés à des fils tracteurs et une
extrémité double-brins avec 1 fil tracteur.
Réalisation des tunnels rotuliens —
Une
courte incision verticale d’environ 3-4 cm
permettait d’exposer le bord médial de la
rotule. Le surtout pré-rotulien était alors
décollé. La dissection se prolongeait entre la
capsule et les fibres restantes du MPFL si
elles étaient présentes, entre le 2
e
et 3
e
plan
capsulo-ligamentaire. Deux tunnels, distant
de 10 mm, étaient réalisés avec une mèche
3,2 mm puis agrandis à 4,5 mm. Les tunnels
rotuliens étaient situés dans le 1/3 supérieur
de la rotule. Chaque tunnel comportait un
point d’entrée au bord médial et un orifice de
sortie à la face antérieure de la rotule à 8-
10 mm du bord médial de la rotule.
Réalisation du tunnel fémoral —
Une cour-
te incision verticale d’environ 2-3 cm centrée
sur l’épicondyle médial était réalisée. Cette
zone était repérée par la palpation genou en
varus. La dissection était faite jusqu’à l’os.
Une broche à chas était mise en place, elle
était ascendante, orientée de dedans en
dehors, son origine fémorale était théorique-
ment celle du MPFL natif c’est-à-dire proxi-
mal de quelques mm au centre de l’épicon-
dyle médial, mais en dessous du tubercule de
l’adducteur. Un contrôle fluoroscopique a pu
être utilisé afin de contrôler le positionne-
ment fémoral. L’isométrie du ligament pou-
vait être testée avec un fil non résorbable. Le
fil était glissé dans le plan de la pince
Bonniot et passé dans les deux tunnels rotu-
liens. A l’aide d’une mèche de diamètre
7 mm, perforée, enfilée sur la broche à chas,
un tunnel borgne était réalisé. Ce tunnel
devait être suffisamment long (25 mm) pour
recevoir l’extrémité double-brins du greffon
(20 mm).
Passage et fixation du transplant —
Le
transplant était tracté dans le tunnel fémoral
grâce au fil passé dans le chas de la broche.
Une fois son impaction vérifiée, il était fixé
avec une vis d’interférence résorbable de
7 mm de diamètre. Une pince type Bonniot
(ou Ahlsted) était alors glissée de l’incision
rotulienne vers la contre-incision postérieu-
re, entre les fibres restantes du MPFL en
superficie et la capsule en profondeur (entre
le 2
e
et 3
e
plan capsulo-ligamentaire). Les
extrémités du greffon étaient glissées dans le
plan de clivage sous-capsulaire et récupérées
par l’incision rotulienne. Les brins, une fois
passés dans les tunnels, étaient suturés à
eux-mêmes. Cette suture était réalisée à 30°
de flexion du genou comme le préconisent
Teitge et Torga-Spak [27]. La rotule devait
rester mobilisable mais non luxable.
Suites postopératoires —
L’hospitalisation
était courte (2 à 3 jours). L’appui complet était
autorisé d’emblée. Une attelle était prescrite
pour la marche, le temps que le verrouillage
du quadriceps soit obtenu, c’est-à-dire pen-
dant quelques jours. La flexion n’était pas
limitée. Le sport était interdit 3 mois.
Gestes chirurgicaux associés
Parmi les 21 genoux opérés, 9 ont eu une
reconstruction isolée du MPFL. Douze ont
eu une reconstruction du MPFL associée à
un ou plusieurs autres gestes chirurgicaux.
Les gestes chirurgicaux sont répertoriés dans
le tableau I.
RECONSTRUCTION DU LIGAMENT FÉMORO-PATELLAIRE MÉDIAL DANS LES LUXATIONS…
43
Tableau I : Gestes chirurgicaux réalisés
Geste(s) chirurgical(aux) Genoux (n=21)
Plastie MPFL isolée
9
Plastie MPFL + TTA + SAE
4
Plastie MPFL + TTA + TTR
3
Plastie MPFL + RTR
2
Plastie MPFL + TTA
2
Plastie MPFL + AMO vis TTA
1
TTA : Transposition de la tubérosité tibiale antérieure
(médialisation et/ou abaissement)
TTR : Ténodèse du tendon rotulien
SAE : Section aileron externe
AMO : Ablation matériel d’ostéosynthèse
RTR : Raccourcissement du tendon rotulien