INTRODUCTION
La plastie du ligament fémoro-patellaire
médial (MPFL) doit obéir aux principes de
toute reconstruction ligamentaire du genou :
permettre la mobilisation précoce de l’arti-
culation, gage d’un meilleur résultat. Pour
cela, le positionnement de la greffe doit être
le plus isométrique possible, et le transplant
choisi, son ancrage patellaire comme fémo-
ral, doivent résister aux contraintes engen-
drées par cette rééducation.
De nombreuses techniques de reconstruction
du MPFL sont retrouvées dans la littérature.
Toutes ont leur protocole de rééducation. Les
auteurs présentent la synthèse de ces tech-
niques et de leurs suites opératoires. Cette
synthèse et les résultats des études bioméca-
niques du MPFL leur permettent de proposer
un protocole de rééducation standardisé.
PRINCIPES
BIOMÉCANIQUES DE
LA PLASTIE DU MPFL
Amis
et coll
. [1] ont montré que le ligament
fémoro-patellaire médial est en tension
lorsque le genou est en extension complète.
Son rôle est primordial dans les premiers
degrés de flexion puisqu’il va diriger la patel-
la médialement à l’entrée de la trochlée. Il se
détend alors, vers 20° de flexion, dans une
trochlée normale. La stabilisation patellaire
est alors assurée par le vastus médialis et la
congruence trochléenne.
Les facteurs favorisant l’instabilité rotulien-
ne, comme la dysplasie de trochlée, une TA-
GT augmentée, vont accroître la charge sur
le MPFL. Il est donc recommandé de corri-
ger ces anomalies lors de la reconstruction
du MPFL afin de lui redonner sa fonction
native de guidage patellaire initial. Attendre
du MPFL qu’il maintienne la patella tout au
long de la flexion pour compenser les ano-
malies structurelles du patient, risque de
conduire à des douleurs, des raideurs voir un
échec de la plastie [22].
Lors de tests en charge, Amis
et coll.
[1]
retrouvent une rupture du MPFL aux envi-
rons de 208 Newton. Même si cette résistan-
ce est faible en comparaison aux autres liga-
ments du genou [24], il convient de la res-
taurer pour permettre une rééducation pré-
coce. Si quelle que soit la greffe utilisée, sa
résistance est supérieure à 208 N [18], le
maillon faible est à la fixation. Mountney
et
coll.
[14] ont évalué la résistance de plusieurs
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QUELLE RÉÉDUCATION APRÈS
UNE PLASTIE DU LIGAMENT
FÉMORO-PATELLAIRE MÉDIAL ?
N. BONIN, D. DEJOUR