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que peu d’effet. Pour Elias

et al.

[10] un posi-

tionnement trop proximal du tunnel fémoral

peut conduire à une hyperpression respon-

sable d’une dégradation arthrosique du com-

partiment fémoro-patellaire médial, à une

rupture ou à une inefficacité du transplant

donc à un échec.

Une position haute du tunnel pourrait aug-

menter la tension du transplant au cours des

60 premiers degrés de flexion, aboutissant à

une augmentation de la pression fémoro-

patellaire médiale et donc aux risques de

lésions chondrales à long terme.

Une position haute et en avant du tunnel

augmenterait la tension du transplant à par-

tir de 90° de flexion, ce qui peut aboutir à des

douleurs en fin de flexion avec une récupéra-

tion des amplitudes en flexion plus difficile à

obtenir. A l’inverse une position distale du

tunnel diminuerait la tension du transplant

au cours de la flexion ce qui peut aboutir à

une inefficacité de la greffe.

Dans notre expérience, le positionnement

optimal du tunnel fémoral (correspondant

aux critères de normalités établis) paraît dif-

ficile à obtenir et peu reproductible. En effet,

il est parfois difficile de palper correctement

le tubercule du grand adducteur, de même

que le centre de l’épicondyle.

En analysant nos tunnels avec la méthode

des carrés et celle de Schöttle, seulement

62 % des tunnels sont en bonne position.

L’analyse à l’IRM montre jusqu’à 55 % de

tunnels mal-positionnés et permet peut-être

une analyse plus précise. Les erreurs de posi-

tionnement les plus fréquemment retrouvées

sont une situation proximale et/ou antérieu-

re. Nous n’avons pas mis en évidence de mal-

positionnement distal ou postérieur.

Des critères de normalité ont été établis. On

peut chercher à s’y référer, cependant l’ana-

lyse reste difficile dans la mesure où la tro-

chlée et la rotule sont dysplasiques.

Une radiographie standard de profil du

genou de bonne qualité permet d’apprécier le

positionnement du tunnel fémoral. La réali-

sation d’une IRM permet de connaître préci-

sément la direction du tunnel, son diamètre

et sa position en hauteur par rapport à l’in-

terligne articulaire. Cependant nous n’avons

pas pu analyser correctement les tunnels

rotuliens par l’IRM.

Fiabilité des notions d’isométrie et

de position optimale des tunnels

osseux

Les notions d’isométrie et de positionnement

optimal du tunnel fémoral sont discutables.

Ces données dépendent de la morphologie de

la trochlée et de la hauteur rotulienne. En

cas de dysplasie de trochlée et/ou de trans-

fert de la tubérosité tibiale associé, elles

paraissent très difficiles à définir.

CONCLUSION

Cette étude préliminaire montre les difficul-

tés à positionner de manière anatomique le

tunnel fémoral. Nous recommandons de réa-

liser un cliché de profil peropératoire après

la mise en place d’une broche simulant le

tunnel fémoral et de tester le comportement

isométrique du futur transplant à l’aide d’un

simple fil avant la réalisation du tunnel

fémoral. Le développement d’une instrumen-

tation ancillaire pourrait aider le chirurgien

dans l’avenir. Cependant, les défauts de posi-

tionnements retrouvés dans notre série ne

semblent pas corrélés à un résultat clinique

défavorable à court terme.

RECONSTRUCTION DU LIGAMENT FÉMORO-PATELLAIRE MÉDIAL DANS LES LUXATIONS…

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