

Complications
L’usure excessive du polyéthylène est souvent
citée comme étant une cause d’échec après
PUC [20, 21, 22]. Dans notre série, aucune
PUC n’a été reprise pour un problème d’usure
à un recul moyen de 5 ans et un recul maxi-
mum de 13 ans. Ainsi si l’utilisation d’un pla-
teau tout polyéthylène cimenté ne permet pas
(contrairement aux prothèses avec un métal
back) de changement simple de plateau sans
faire de recoupe osseuse, le problème de
l’usure semble exceptionnel, à condition de
sélectionner les indications et de conserver une
hypocorrection modérée surtout en cas de
PUC médiale [23]. Cette absence d’usure cli-
nique et radiologique peut même faire poser la
question de l’utilisation de plateau tout poly-
éthylène de 7 mm dans le cadre des PUCs
médiales. En effet, cela permettrait de réaliser
une coupe osseuse moins importante et à un
niveau plus proche de l’interligne articulaire
(que pour un plateau de 9 mm ou davantage),
de manière à s’appuyer sur une surface osseu-
se tibiale optimale (surface plus importante et
de meilleure qualité).
La détérioration du compartiment fémoro-tibial
controlatéral non prothésé est une complication
fréquemment rapportée. Pour Steele
et al.
[24]
cela concerne 3,4 % des PUCs. Pour Levold et
Robertsson [25], sur 1135 révisions de PUC, la
progression de l’arthrose concernait 25 % des
révisions en cas de PUC médiale et 35 % en cas
de PUC latérale. Berger
et al.
[14] signalent
10 % d’atteinte arthrosique fémoro-tibiale, plus
ou moins sévère, sur une évolution de 15 ans.
Tabor
et al.
[11] mentionnent 4 genoux sur
67 présentant cette complication : 2 en rapport
avec une arthrite et 2 reliés à une hypercorrec-
tion. Nous n’avons repris que 5 patients pour ce
type de complication dans notre série : un par
PTG et les 4 autres en réalisant une deuxième
PUC sur le compartiment fémoro-tibial non
prothésé. Des critères de sélection stricts
concernant l’atteinte arthrosique préopératoire,
qui doit être strictement unicompartimentale, la
contre-indication formelle en cas de polyarthri-
te (bien que la PUC médiale implantée chez la
patiente atteinte de polyarthrite rhumatoïde ait
un bon résultat radio clinique à 3 ans de recul),
associés à la recherche systématique d’une
hypocorrection modérée nous ont permis
d’éviter le plus souvent cette complication. Les
5 cas que nous avons rencontrés s’expliquaient
tous par une hypercorrection postopératoire, et
nous préférons depuis quelques années
reprendre ces PUC en réalisant une PUC sur le
compartiment non prothésé plutôt que de réali-
ser une PTG, jamais aisée après une PUC [26]
mais surtout intervention plus éprouvante et
vécue comme un échec de la précédente. Ceci
n’est envisagé que lorsqu’un mauvais position-
nement patent ou une usure de l’insert précé-
demment implantés ont été éliminés.
La progression de l’arthrose au niveau du
compartiment fémoro-patellaire est rapportée
à moyen terme en cas de PUC médiale par plu-
sieurs auteurs [27, 28]. Hernigou et
Deschamps [29] trouvent une plus grande ten-
dance à l’arthrose fémoro-patellaire dans les
PUC médiales par rapport aux PUC latérales.
Aucun des patients de notre série n’a été
réopéré pour une telle complication, bien
qu’une arthrose fémoro-patellaire débutante en
particulier latérale ne contre-indique pas systé-
matiquement pour nous la PUC.
Critères de sélection
Toutes les séries récentes semblent s’accorder
pour dire que la sélection des patients influe de
façon prédominante sur le taux de survie des
PUCs [16, 14]. La limitation de l’atteinte dégé-
nérative à un seul compartiment, la déviation
axiale modérée, une mobilité articulaire peu
limitée sont des données classiques. Un BMI
modéré est également pour nous un facteur
important, en particulier du côté médial. La
tolérance de la PUC médiale en cas de surchar-
14
es
JOURNÉES LYONNAISES DE CHIRURGIE DU GENOU
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