J. Chouteau
272
Le débord antérieur du carter est également
plus élevé dans le groupe des reprises
(p = 0,004). Lorsque le carter est implanté en
creusant insuffisamment la trochlée, il est posé
en superstructure et l’espace antérieur du ge-
nou subit alors des contraintes excessives à
l’origine des symptômes.
Lonner [24] rapporte que l’instabilité
fémoropatellaire postopératoire serait le résultat
d’un mauvais équilibrage des tissus mous
(conséquence d’un mauvais positionnement
des implants avec mauvais alignement de la
rotule et douleur antérieure).
Influence du type prothétique
L’utilisation d’un métal back a été délétère au
fonctionnement des prothèses de Bousquet [7],
puisqu’au recul de huit ans, 48 % des patients
avaient été réopérés pour changement prothéti-
que. Arumilli [6] rapporte les résultats de la
prothèse LCS PFA avec rotule métal back ci-
mentée. Il retrouve des échecs précoces sur
cette rotule mobile avec usure et contact métal/
métal, luxation du PE et fracture du PE l’ayant
conduit à abandonner ce type d’implant. Mer-
chant [28, 29] rapporte des résultats plus en-
courageant avec la même prothèse. L’étude
porte sur 15 cas au recul de 3,5 ans avec 93 %
de bons résultats.
Lonner [24] rapporte une analyse des différents
dessins d’implants pour expliquer les échecs.
La trochlée profonde et très contrainte des PFP
Richards I & II (Smith Nephew Richards,
Memphis, TN) les prédispose à une mauvaise
course patellaire et à des conflits entre implant
patellaire et berges de la trochlée précipitant les
causes de reprise chirurgicale. Cela a été
confirmé par la publication de de Winter [13]
qui, à une moyenne de 11 an de recul, trouvait
que 7 implants Richards II sur une série de 26
avaient nécessité une reprise pour instabilité et
mauvais positionnement 2 patients traités par
transposition de la TTA, 3 par patellectomie et
2 par prothèse totale. Kooijman [19] ont
rapporté, quant à eux, 86 % de survie à long
terme sur 45 PFP. Cependant, une chirurgie
secondaire au niveau des tissues mous était
nécessaire précocement chez 18 % des patients,
et le changement prothétique réalisé chez
7 patients pour accrochage, instabilité et
douleur.
La PFP de type Lubinus a aussi été associée à
un haut taux de reprise pour dysfonction fémoro
patellaire. Lonner [24] rapporte 17 % de
complication (contre 4 % avec une prothèse de
type Avon). Board [9] a retrouvé 18 %
subluxation patella, 18 % raideur, 1 infection,
12 % progression arthrose et a arrêté la pose de
cet implant. Tauro [39] a montré un taux de
55 % de résultats non satisfaisant avec nécessité
de révision pour 21 genoux (28 %) à une
moyenne de 7,5 ans. 32 % présentaient une
instabilité prothétique même si elle n’était pas
toujours symptomatique. 15 genoux ont été
repris avec bon résultats : 10 par PTG, 10 par
une autre PFP à dessin différent. Smith [37] a
enfin revu 45 implants Lubinus avec des
résultats décevants. Dans cette série, 5 genoux
ont été repris par PTG. Dans la série de Lonner
[24], les douleurs postopératoires sont passées
de 17 % avec la prothèse Lubinus à 4 % avec la
prothèse Avon. Hendrix [18] avec une série de
reprise de PFP de type Lubinus par PFP de type
Avon retrouve, comme cause d’échec, une
malposition initiale de la trochlée et du bouton
avec subluxation et usure du bouton rotulien.
Ackroyd [1] sur 76 PFP de type Lubinus à
7.5 ans de recul retrouve seulement 45 % bons
résultats. La cause majeure d’échec était un
mauvais engagement du PE dans 32 % des cas
avec 28 % de révision (PFP ou PTG, 1/3 des
révisions sur arthrose fémorotibiale interne).
Complications précoces
Les arthroplasties fémoropatellaires sont
émaillées d’un taux de complications précoces
et secondaires plus important que celui des
arthroplasties totales de genou sur arthrose fé-
moropatellaire isolée [16]. Les complications
postopératoires précoces les plus fréquemment
rapportées sont : la luxation de rotule, la frac-
ture de rotule, l’infection, l’algodystrophie, la
phlébite, l’accrochage, la subluxation et les
douleurs de type rotule (douleur antérieure par
augmentation de l’espace antérieur : surépais-