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MAITRISE ORTHOPEDIQUE

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MISE AU POINT

des tissus, soit infectés, soit

qui pourraient compromettre

la tenue d’une prothèse ulté-

rieure. Au niveau du tibia la

place prise par le manchon

est initiée au ciseau à frapper

en reproduisant globalement

l’ovale du manchon, puis la

diaphyse est alésée. Une légère

résistance à l’alésoir à main

jusqu’au repère de la longueur

minimale est recherchée. Cela

permet de définir le diamètre

et la longueur de la quille qui

permettra de travailler les râpes

des manchons.

Les râpes sont guidées par

cette quille, ce qui permet de

travailler dans l’axe diaphysaire.

Le travail des râpes s’effectue

au marteau, prudemment, en

aller-retour, un peu comme des

râpes de prothèse de hanche.

Il faut être particulièrement

prudent en cas d’ostéotomie

de la tubérosité tibiale anté-

rieure.

Tout zone scléreuse doit être

retirée au ciseau, en effet la

râpe ne pourra pas la travailler

efficacement. Ce sont en effet

plus des tasseurs que des râpes.

Le risque est alors d’avoir

un défaut d’axe, une frac-

ture, ou une prothèse qui ne

s’intègre pas dans un os trop

scléreux. Il faut donc être en os

le plus spongieux possible. De

plus le rôle de ces tasseurs est

de créer une forme en marches

d’escalier qui va aider à la tenue

primaire du manchon et donc

son intégration. Ces marches

d’escaliers ne peuvent pas

être obtenues dans un os trop

scléreux.

Le manchon d’essai ne doit pas

tourner dans le tibia (Figure 5

et 6). G Stefani a comme cri-

tère de pouvoir soulever le

membre avec l’essai. L’utilisa-

tion de manchons plus gros,

qui peuvent être parfois un peu

perchés permet de restaurer la

hauteur de l’interligne articu-

laire de manière fiable.

Le manchon laissé en place

permet de recouper les irrégu-

larités de l’épiphyse en guidant

la lame directement sur la sur-

face supérieure du manchon.

Viennent ensuite le choix des

implants et les essais.

La tenue métaphysaire a pour

avantage important de pouvoir

réduire la taille des plateaux,

et donc de ne pas avoir de

débord, ni de rechercher des

solutions avec des quilles déca-

lées. L’orientation du plateau

est adaptable de +/- 20° de

chaque côté du manchon tibial.

La quille choisie pourra être

celle de l’essai, mais si possible

plus petite, si aucune tenue dia-

physaire n’est nécessaire. Pour

rappel elle ne participera pas

à la tenue à long terme. Elle

ne doit pas être trop proche

du diamètre d’alésage : nous

conseillons 2 mm de moins.

Il faut se rappeler que jusqu’à

14 mm de diamètre la quille

solidaire du plateau peut pas-

ser au travers du manchon qui

est lui fixé par cône morse, ce

qui peut faciliter grandement

une extraction prothétique en

cas de nouvelle infection, et de

nécessité de retirer un implant

bien intégré.

La tenue a pu être obtenue à

l’aide de volumineux man-

chons, du fait de la qualité

osseuse, mais sans nécessité

d’ajout de quilles diaphysaires

La

préparation

fémorale

répond aux mêmes principes

que la préparation tibiale,

en débutant par un alésage,

jusqu’au diamètre qui n’entraî-

nera pas de translation anté-

rieure de la prothèse, les quilles

étant droites dans un fémur

courbe.

Le travail des manchons se

fait également sur quille,

leur forme est différente,

plus trapézoïdale de section

qu’ovale. Il faut également

travailler au ciseau à frap-

per toute zone scléreuse. Le

travail se fait également à la

manière des râpes fémorales

d’une prothèse de hanche,

en recherchant un blocage en

rotation et enfoncement par

impaction de râpes de plus en

plus grosses.

L’os de la préparation fémo-

rale est conservé soigneuse-

ment, il permet souvent de

greffer les pertes de subs-

tances épiphysaires. Le val-

gus de fixation à la prothèse

peut être choisi a 5° ou 7°,

pour limiter le risque d’excès

de valgus nous utilisons quasi

exclusivement 5°.

La prothèse peut être déca-

lée de 2 mm en antérieur ou

en postérieur, ce qui permet

d’éviter la translation anté-

rieure du fémur en cas de

quille longue et de s’adap-

ter au mieux aux différentes

situations locales.

En plus de la tenue une tenue

métaphysaire, il faut tenter

d’optimiser la tenue épiphy-

saire avec des cales ou des

greffes osseuses afin de limi-

ter le risque d’ostéolyses épi-

physaires radiologiques, ris-

quant de mettre en faillite la

jonction prothèse-manchon.

Nous avons déploré un cas

de rupture de cette jonction

fémorale chez un patient

qui avait une insuffisance de

contact épiphysaire. Lors de la

reprise le manchon était, lui,

parfaitement intégré.

Il faut donc être soigneux et

prudent lors du retrait de l’im-

plant initial, et rechercher un

contact entre le carter fémo-

ral de reprise et l’épiphyse, par

ajout de cales ou de greffes.

Il faut ensuite procéder aux

essais. L’épiphyse choisie

est vissée sur un manchon

d’essai. La quille est également

soit celle de la préparation des

râpes, soit plus petite et plus

courte si aucune tenue dia-

physaire n’est nécessaire. La

rotation définitive de l’implant

est verrouillée sur le manchon

d’essai pour être reproduite sur

l’implant définitif.

En cas de nécessité d’extrac-

tion de la prothèse pour un

problème infectieux (Figure 7),

là encore le manchon étant

fixé par un système de cône

morse, il a toujours été

possible

de

désolidariser

l’implant du manchon pour

travailler aux ciseaux à os

autour du manchon bien inté-

gré. La taille de la quille n’est

pas importante côté fémoral

car elle est fixée au manchon.

Deux types de manchon fémo-

ral sont disponibles : l’un avec

revêtement porocoat distal et

l’un avec un revêtement total.

Il faut privilégier autant que

possible le revêtement distal

dont le relief en marches d’es-

calier plus prononcé améliore

Figure 5 : Cas d’une infection de prothèse unicompartimentaire, avec lésions ostéolytiques stade IIB de l’AORI.