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MAITRISE ORTHOPEDIQUE

TECHNIQUE

Figure 6 : Descellement précoce d’une PTG droite et d’une PTG de

reprise à gauche.

Figure 7 : Reprise par AS Solution à gauche puis à

droite.

Figure 4 : Composition et architecture du revêtement.

Figure 5 : Tests comparatifs d’usure sur simulateurs.

Figure 3 : PTG de reprise AS solution.

2 -

C

onduite

à

tenir devant

un diagnostic

d

allergie

aux métaux

en

présence

d

une

PTG

Le diagnostic étant difficile à

affirmer, la reprise chirurgicale

ne s’impose qu’en cas de des-

cellement avéré. Cependant,

l’importance des douleurs et/

ou d’un épanchement chro-

nique peut également amener

à une indication de révision.

Celle-ci devra être longuement

discutée avec le patient, en

mettant en balance les avan-

tages éventuels de la révision,

sans certitude diagnostique en

l’absence de l’examen histo-

logique en pré-opératoire, et

les risques potentiels d’une

chirurgie de reprise. Le choix

de l’implant doit également

être discuté : Il faut d’emblée

remarquer que les PTG rota-

toires requérant une embase

tibiale en Cr-Co augmentent

la quantité d’ions métalliques

relargués par corrosion, et

accroissent peut-être les phé-

nomènes immuno-allergiques.

L’utilisation de PTG en titane,

en particulier charnière, a

donné de très mauvais résultats

cliniques. La plupart des indus-

triels proposent des implants

en Cr-Co standards, revêtus à

la demande d’une couche de

nitrure de titane. Les qualités

tribologiques en particulier de

friction de tels implants restent

mal évaluées en l’absence de

recul clinique. Les résultats

de l’oxynium semblent égale-

ment sujet à caution en terme

d’usure (pour le genou). Enfin,

les PTG avec un bouclier

fémoral en céramique et une

embase tibiale en titane pour-

raient représenter une alterna-

tive intéressante, mais exposent

au risque de rupture. Nous

avons pour notre part opté

pour la PTG de reprise (fig. 3)

AS solution™ (B-Braun®) : il

s’agit d’un implant dont les

composants fémoral et tibial,

les tiges d’extension diaphy-

saires et les cales éventuelles

sont en Cr-Co protégés par un

revêtement multi-couches en

nitrure de zirconium (fig. 4) :

il s’agit de 7 couches superpo-

sées, la première très dure de

nitrure de zirconium, 5 autres

intermédiaires de nitrure de

chrome, et une dernière couche

de chrome assurant l’adhé-

rence du revêtement. Les tests

in-vitro réalisés par le fabri-

quant mettent en évidence des

qualités de friction qui seraient

supérieures à un Cr-Co normal

en regard du PE (fig.5).

3 -

E

xpérience

clinique

De mai 2011 à novembre 2016,

28 patients (22 femmes et

6 hommes, 30 RePTG) ont béné-

ficié d’une reprise de PTG avec

un implant revêtu AS solution,

pour un diagnostic suspecté

d’hypersensibilité aux métaux.

L’âge moyen était de 60 ans

(38-82), et le délai moyen de

réintervention était de 37 mois

(3-92). 23 patients présentaient

une hypersensibilité au nic-

kel, 2 au chrome, 1 au cobalt,

1 au nickel et au chrome et 1 au

nickel et au cobalt. Dans tous

les cas, un bilan inflammatoire,

une ponction pré-opératoire

et des prélèvements per-opé-

ratoires permettaient d’écar-

ter une infection de PTG.

Plus de la moitié des implants

étaient descellés (Fig. 6). Tous

les patients ont été revus au

recul moyen de 35 mois (6-71).

Le score IKS était amélio-

ré en moyenne de 39 points

(26-51), soit un gain de 40 %

(p< 0,001). Les scores IKS

objectif et subjectif pro-

gressaient respectivement de

19 points (10-29) et 20 points

(12-27). 6 genoux restaient

enraidis à la révision contre

23 en pré-opératoire. Le gain

moyen de flexion était de 17°

(9°-25°), la flexion moyenne

passant de 85° à 102°. Le score

SF36 au plus long recul était