24
//
MAITRISE ORTHOPEDIQUE
TECHNIQUE
Figure 6 : Descellement précoce d’une PTG droite et d’une PTG de
reprise à gauche.
Figure 7 : Reprise par AS Solution à gauche puis à
droite.
Figure 4 : Composition et architecture du revêtement.
Figure 5 : Tests comparatifs d’usure sur simulateurs.
Figure 3 : PTG de reprise AS solution.
2 -
C
onduite
à
tenir devant
un diagnostic
d
’
allergie
aux métaux
en
présence
d
’
une
PTG
Le diagnostic étant difficile à
affirmer, la reprise chirurgicale
ne s’impose qu’en cas de des-
cellement avéré. Cependant,
l’importance des douleurs et/
ou d’un épanchement chro-
nique peut également amener
à une indication de révision.
Celle-ci devra être longuement
discutée avec le patient, en
mettant en balance les avan-
tages éventuels de la révision,
sans certitude diagnostique en
l’absence de l’examen histo-
logique en pré-opératoire, et
les risques potentiels d’une
chirurgie de reprise. Le choix
de l’implant doit également
être discuté : Il faut d’emblée
remarquer que les PTG rota-
toires requérant une embase
tibiale en Cr-Co augmentent
la quantité d’ions métalliques
relargués par corrosion, et
accroissent peut-être les phé-
nomènes immuno-allergiques.
L’utilisation de PTG en titane,
en particulier charnière, a
donné de très mauvais résultats
cliniques. La plupart des indus-
triels proposent des implants
en Cr-Co standards, revêtus à
la demande d’une couche de
nitrure de titane. Les qualités
tribologiques en particulier de
friction de tels implants restent
mal évaluées en l’absence de
recul clinique. Les résultats
de l’oxynium semblent égale-
ment sujet à caution en terme
d’usure (pour le genou). Enfin,
les PTG avec un bouclier
fémoral en céramique et une
embase tibiale en titane pour-
raient représenter une alterna-
tive intéressante, mais exposent
au risque de rupture. Nous
avons pour notre part opté
pour la PTG de reprise (fig. 3)
AS solution™ (B-Braun®) : il
s’agit d’un implant dont les
composants fémoral et tibial,
les tiges d’extension diaphy-
saires et les cales éventuelles
sont en Cr-Co protégés par un
revêtement multi-couches en
nitrure de zirconium (fig. 4) :
il s’agit de 7 couches superpo-
sées, la première très dure de
nitrure de zirconium, 5 autres
intermédiaires de nitrure de
chrome, et une dernière couche
de chrome assurant l’adhé-
rence du revêtement. Les tests
in-vitro réalisés par le fabri-
quant mettent en évidence des
qualités de friction qui seraient
supérieures à un Cr-Co normal
en regard du PE (fig.5).
3 -
E
xpérience
clinique
De mai 2011 à novembre 2016,
28 patients (22 femmes et
6 hommes, 30 RePTG) ont béné-
ficié d’une reprise de PTG avec
un implant revêtu AS solution,
pour un diagnostic suspecté
d’hypersensibilité aux métaux.
L’âge moyen était de 60 ans
(38-82), et le délai moyen de
réintervention était de 37 mois
(3-92). 23 patients présentaient
une hypersensibilité au nic-
kel, 2 au chrome, 1 au cobalt,
1 au nickel et au chrome et 1 au
nickel et au cobalt. Dans tous
les cas, un bilan inflammatoire,
une ponction pré-opératoire
et des prélèvements per-opé-
ratoires permettaient d’écar-
ter une infection de PTG.
Plus de la moitié des implants
étaient descellés (Fig. 6). Tous
les patients ont été revus au
recul moyen de 35 mois (6-71).
Le score IKS était amélio-
ré en moyenne de 39 points
(26-51), soit un gain de 40 %
(p< 0,001). Les scores IKS
objectif et subjectif pro-
gressaient respectivement de
19 points (10-29) et 20 points
(12-27). 6 genoux restaient
enraidis à la révision contre
23 en pré-opératoire. Le gain
moyen de flexion était de 17°
(9°-25°), la flexion moyenne
passant de 85° à 102°. Le score
SF36 au plus long recul était