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MAITRISE ORTHOPEDIQUE

TECHNOLOGIE

COMMENT ÉVITER LES REPRISES

: AIDE À LA COMPRÉHENSIONDES PRINCIPES DE CONCEPTIOND'UNE PROTHÈSE DE GENOU

APPORT DE LA NAVIGATION POUR LA CONCEPTION

D’UNE PROTHÈSE TOTALE DE GENOU

O. TAYOT

1

, F. CHATAIN

2

, S. DENJEAN

3

, J.L. DELALANDE

4

, T.H. GAILLARD

5

,

H. CHAVANE

1

, C. CHEVILLOTTE

6

1

Clinique du Parc, Lyon.

2

Clinique Belledonne, Saint-Martin d’Hères - Grenoble.

3

Polyclinique du Val de Saône, Ma-

con.

4

Clinique de la Présentation, Fleury-Les-Aubrais.

5

Polyclinique du Beaujolais, Arnas.

6

Clinique de Dracy-Le-Fort

I.

I

ntroduction

Les résultats cliniques actuels

des PTG sont bons avec des

taux de survie élevés à plus

de 10 ans de recul

[1-3, 27]

, mais

il est cependant souvent fait

état de douleurs résiduelles

dont certaines sont attribuées

aux conflits implant/parties

molles

[4]

. Ces conflits peuvent

être liés à une malposition

de la prothèse ou à l’encom-

brement des implants avec

des condyles qualifiés de

larges

[4, 5]

. C’est la raison pour

laquelle les gammes de PTG

ont évolué avec des gammes

plus « étoffées » et l’apparition

de la notion d’implants fémo-

raux « narrow » ou « gender »

dans le but de fournir un meil-

leur ajustement entre l'os et

l'implant (notamment pour les

femmes)

[11-14]

.

La PTG SCORE@ est un

exemple de PTG congruente

avec un plateau mobile, com-

mercialisée depuis 2002. D’ex-

cellents résultats ont été rap-

portés par différentes équipes

[1-3, 15-17]

, et une des particularités

est que cette prothèse a d’em-

blée été conçue pour être navi-

guée (Amplivision@, Ampli-

tude). Un nombre important

de ces prothèses a été implan-

té avec l’aide de la navigation

(plus de 25 000 procédures

naviguées sur les 136 400 PTG

implantées depuis 16 ans).

Comme pour toute les pro-

thèses de genou de 1ère inten-

tion, et peut être plus encore

pour les PTG congruentes à

plateau mobile, il faut lors de

la pose, respecter l’offset anté-

ro-postérieur (AP) du fémur

(et l’espace postérieur) pour

avoir une flexion optimale et

un plateau mobile stable. Cet

offset impose le choix de la

taille de l’implant et l’opéra-

teur « subit » l’encombrement

médio latéral (ML) « imposé

» par le design de la prothèse

faisant constater parfois que le

condyle est débordant.

Le groupe concepteur a voulu

faire évoluer le dessin de la

PTG SCORE@ et faire une

gamme de condyle avec un

ratio ML / AP optimisé de

façon à ne pas être débordant

pour ne pas créer de conflits

avec les parties molles (dimen-

sion ML).

La problématique était de faire

évoluer un implant sans chan-

ger le concept initial qui a fait

ses preuves, c’est à dire, sans

modifier la congruence globale

et la trochlée, élément fort du

design initial

[26]

, puisque la pro-

thèse SCORE

@

donne d’aussi

bons résultats, que la rotule

soit resurfaçée ou native

[1]

.

II.

M

atériel

et méthode

Pour cela, nous avons déter-

miné une méthode originale

de mesure en étudiant les

résultats des navigations pour

déterminer le ratio ML/AP

« idéal » sans changer fonda-

mentalement la congruence ni

la trochlée.

Matériel

Nous avons mené une étude

rétrospective sur les données

de navigation enregistrées de

1 223 PTG SCORE

@

de 1

re

intention réalisées par 5 chirur-

giens au cours de 3 années suc-

cessives (implant et navigation

maitrisés par les opérateurs

depuis plus de 5 ans pour avoir

des données fiables).

Le matériel informatique

consistait en une série de

captures d’écran numérique

(grab), répertoriant les diffé-

rents temps de la chirurgie. Ces

captures comprenaient :

a) les données anatomiques de

l’acquisition numérique (défor-

mation d’un modèle informa-

tique 3 D) avec les mesures

précises du condyle anato-

mique (icono 1),

b) la proposition de l’ordina-

teur pour l’implant fémoral

(taille basée sur le respect de

l’offset AP et le placement),

c) la planification de l’opérateur

pour l’implant fémoral (taille

et placement) qui pouvait être

soit la même que l’ordinateur

Icono 1 : Modèle informatique 3D déformé après acquisition anatomique.

soit plus petite pour s’adapter

à l’encombrement ML,

d) le positionnement de l’im-

plant fémoral définitif, super-

posé sur la coupe osseuse réa-

lisée avec les mesures précises

de l’ajustement ML du condyle

Méthode

Pour chaque rapport de naviga-

tion nous avons analysé le posi-

tionnement ML de l’implant

fémoral. 3 zones ont été parti-

culièrement étudiées : la coupe

distale (zone 0°), la coupe du

chanfrein antérieur (zone 60°)

et la coupe trochléenne (zone

80°) (icono 2).

La couverture de l’os par l’im-

plant a été analysée : soit l’im-

plant était adapté sans débord

(il devait y avoir un retrait d’au

moins 2 mm de chaque côté de

l’implant par rapport au rebord

du condyle osseux) soit l’im-

plant était débordant (icono

3-4-5).

A partir de ces données, nous

avons défini les cotes ML

qu’aurait du avoir l’implant

fémoral dans chacune des