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MAITRISE ORTHOPEDIQUE

MISE AU POINT

Figure 2 : Manchon tibial et manchon fémoral en version «

full poro coat ».

avec un taux de survie sans

infection de 98%, et seulement

2 cas de douleur sur quilles

(17)

.

Alexander a également montré

la fiabilité de cet implant

(18)

.

L’utilisation de porometal

peut créer des problèmes d’ex-

traction en cas d’infection.

Sur ce point l’utilisation des

manchons métaphysaires pré-

sente un avantage, puisque le

principe de fixation par cône

morse permet souvent de

désolidariser la prothèse de

son manchon, à condition de

respecter certaines règles et

de travailler ensuite autour du

manchon pour l’extraire. Les

cônes de tantalium sont beau-

coup plus difficiles à retirer

(5)

.

Il faut également retirer tout le

ciment en cas d’infection, ce

qui complique le geste opéra-

toire.

L’

expérience

du

G

roupe

hospitalier

D

iaconesses

C

roix

S

aint

S

imon

L’hôpital de la Croix Saint

Simon est situé à Paris dans

le XXe arrondissement. Le

service d’orthopédie est spé-

cialisé en arthroplasties et en

Infection Ostéo articulaire

depuis de nombreuses années.

Il est nommé Centre de réfé-

rence pour le traitement de ces

Infections ostéo articulaires

complexes (CRIOA) depuis

2008.

Nous sommes confrontés à

de nombreux cas de reprises

de prothèses du genou, que

ce soit pour des raisons méca-

niques ou infectieuses.

Nous avons débuté l’utilisation

des manchons métaphysaires

en 2011. Nous étions en effet

confrontés à des problèmes de

descellements itératifs relative-

ment précoces et des reprises

de reprises de prothèses à

chaque fois plus compliquées

et amenant à des résultats à

chaque fois moins bons en

termes de fonction et de sur-

vie.

Ces manchons sont proposés

dans la solution de reprise de

genou par DePuy Synthes, qui

permet plusieurs niveaux de

contrainte autour d’une même

plateforme rotatoire tibiale : il

s’agit soit d’un implant semi

contraint (TC3), soit d’un

implant contraint à charnière

(Noiles) (Figure 3). Notre

expérience porte sur plus

de 300 prothèses de ce type

implantée par notre équipe,

avec seulement 5 échecs méca-

niques à notre connaissance.

Lors de notre courbe d’appren-

tissage, basée sur notre expé-

rience préalable, nous avons eu

tendance à peu faire confiance

aux manchons en continuant à

cimenter des quilles rallongées.

(Figure 4)

Petit à petit avec les résultats

cliniques, l’expérience, nous

avons pu affuter notre pra-

tique et utiliser pleinement le

concept de tenue métaphy-

saire. Parfois un peu trop, l’ex-

cès inverse a pu se produire, et

à présent ce concept de tenue

métaphysaire permet en res-

pectant certains principes de

répondre à l’essentiel des pro-

blèmes rencontrés au quoti-

dien.

La voie d’abord en reprise de

prothèse totale de genou doit

être aisée, « large », le plus sou-

vent transquadricipitale, para-

patellaire interne ou externe

en fonction de l‘abord initial.

Elle doit être extensible à la

demande. Une ostéotomie de

la tubérosité tibiale antérieure

est parfois nécessaire mais

incitera à la prudence lors de

l’impaction du manchon : nous

avons au début de notre expé-

rience observé quelques cas de

refend tibial lors de l’impac-

tion de l’implant définitif.

Retirer les pièces prothétiques

en place doit être réalisé avec

soin en préparant l’interface os

prothèse à la scie fine et aux

ciseaux. La recherche d’une

tenue métaphysaire plus qu’une

tenue épiphysaire lors de la

pose de la nouvelle prothèse

permet cependant de réelle-

ment travailler l’os pour retirer

la prothèse, sans conséquence

forcément dramatique si la

zone épiphysaire est lésée, ce

qui est très souvent le cas mal-

gré les précautions employées.

En fonction des dégâts épiphy-

saire on peut alors décider de

mettre une prothèse en place

une prothèse standard, ou une

prothèse dite de reprise plus

contrainte.

En infection osseuse, les

pertes de substances osseuses

imposées par l’extraction des

pièces, le nettoyage des sur-

faces osseuses, de l’ostéolyse et

des zones cimentées sont diffi-

cilement prévisibles, transfor-

mant volontiers un stade 1 ou

2B de L’AORI en un stade 2B

voire 3. Le bilan radiologique

standard fait souvent sous-es-

timer les pertes de substance

osseuse. Que ce soit en reprise

septique ou mécanique, dispo-

ser de ces manchons métaphy-

saires est un atout essentiel.

De plus la nécessité fré-

quente de recourir à des pro-

thèses semi contraintes voire

contraintes justifie l’utilisation

de ces manchons à stabilité

biologique par ostéointégra-

tion pour garantir une tenue

mécanique dans le temps. C’est

pourquoi nous utilisons dans

le service de façon quasi exclu-

sive ce système de tenue méta-

physaire quel que soit le stade

de destruction osseuse.

Une fois la prothèse retirée,

il faut procéder à l’excision

Figure 4 : Exemple d’une prothèse de

2011. Quille longue, cimentée, manchon

également cimenté, utilisation d’une cale,

le concept n’est pas respecté, ni au point !

Figure 3 : prothèse sigma tc3 et prothèse Noiles à charnière.