INTRODUCTION
Les techniques de reconstruction double fais-
ceaux du LCA se sont développées depuis
quelques années [7-8, 13]. Ceci s’explique
d’une part par les résultats à long terme non
totalement satisfaisants des reconstructions
mono faisceau [9] et d’autre part par les résul-
tats biomécaniques et cliniques encourageants
des reconstructions double faisceaux [2, 5, 13,
14]. Ces reconstructions plus anatomiques
semblent permettre de restaurer une cinéma-
tique du genou proche de la normale [5].
Si ces techniques de reconstructions du LCA
ont beaucoup évolué dernièrement c’est en
grande partie du fait d’une meilleure connais-
sance de l’anatomie fonctionnelle du LCA.
Pendant très longtemps nos reconstructions
ne reproduisaient que le faisceau le plus iso-
métrique c’est-à-dire le faisceau antéro-
médial. Nous savons maintenant que le LCA
est composé de deux faisceaux, le faisceau
Antéro-Médial (AM) et le faisceau Postéro
Latéral (PL), distincts par leurs insertions et
surtout par leurs fonctions. S’il existe deux
faisceaux bien distincts anatomiquement, il
est logique de penser qu’il puisse exister des
lésions partielles du LCA c’est-à-dire ne
concernant qu’un seul des 2 faisceaux.
Si les chirurgiens ont évoqué ces ruptures
partielles dès les années 80 suite aux consta-
tations arthroscopiques [11], ce sont surtout
les radiologues qui les ont analysées grâce
aux IRM [12]. Les études chirurgicales
publiées évoquent essentiellement l’évolu-
tion des ruptures partielles dans le temps
mais aucune ne décrit précisément le fais-
ceau concerné [3, 4]. Les résultats à 5 ans de
ces ruptures partielles traitées fonctionnelle-
ment sont décevants. Dans la première étude
prospective, 40 % des patients ont complété
leur rupture [3]. Dans la deuxième étude,
70 % des patients n’ont pas repris le niveau
d’activité précédent leur accident [4].
Le diagnostic clinique et d’imagerie d’une
rupture partielle du LCA est toujours diffici-
le de nos jours. Cependant, nos progrès tech-
niques et nos connaissances anatomiques
doivent nous permettre de reconstruire spé-
cifiquement le faisceau rompu afin d’amélio-
rer les résultats à long terme de ces ruptures.
Dans notre expérience, les ruptures partielles
du LCA concernent plus fréquemment le
faisceau AM que le faisceau PL et ce, dans
des proportions de 2/3 pour 1/3. Cette note
technique décrit une procédure de recons-
truction du seul faisceau AM du LCA en pré-
servant le faisceau PL non rompu. Nous uti-
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RECONSTRUCTION ISOLÉE
DU FAISCEAU ANTÉRO-MÉDIAL
DU LIGAMENT CROISÉ ANTÉRIEUR
DANS LES RUPTURES PARTIELLES
B. SONNERY-COTTET, J-PH. HAGER, Y. FOURNIER, P. CHAMBAT