Enfin, le risque de lésion vasculaire du pédi-
cule poplité est exceptionnel, mais semble
plus important en cas de fermeture externe
qu’en cas d’ouverture interne, car le plan de
dissection entre masses musculaires et
périoste est moins facile à trouver en dehors,
rendant le placement correct d’un écarteur
contre-coudé difficile, protégeant alors
moins bien les tissus nobles lors de la coupe
postérieure [10].
Autres
Instabilité ligamentaire périphérique
Les fermetures externes permettent une
diminution de la tension exercée par le liga-
ment collatéral médial, et donc des pressions
exercées sur le compartiment fémoro-tibial
médial. Néanmoins, la relative laxité média-
le induite peut se révéler invalidante chez
certains patients très actifs après l’OTV.
Ainsi, certains auteurs recommandent plutôt
une ouverture interne afin de retendre de
ligament collatéral médial et de prévenir
cette laxité [14].
Cette option, dans les ouvertures internes, est
certainement à moduler en fonction des
patients. En effet, si un release important du
ligament collatéral médial peut s’avérer indis-
pensable pour des usures importantes afin de
diminuer les contraintes fémoro-tibiales
médiales [2], il peut aboutir à une laxité
médiale, surtout en flexion du genou [11, 22].
Donc, en cas de petite correction dans le
plan frontal, ou si le ligament croisé anté-
rieur est rompu, un release modéré du liga-
ment collatéral médial serait préférable [22].
Enfin, une laxité ligamentaire latérale peut
être provoquée par une ostéotomie de ferme-
ture externe, si la tête du péroné est réséquée
ou si l’articulation péronéo-tibiale supérieu-
re est libérée pour permettre la fermeture du
foyer d’ostéotomie [23].
Fracture articulaire peropératoire
Un trait de fracture peropératoire s’étendant
dans le plateau tibial peut survenir, quelle
que soit la technique [5]. Cette complication
peut être évitée par une technique chirurgi-
cale rigoureuse.
Inégalité de longueur du membre
Si les ostéotomies de fermeture externe s’ac-
compagnent d’un raccourcissement du tibia
et donc du membre opéré, les ouvertures
internes provoquent un allongement dans les
mêmes proportions (Goutallier Hernigou).
Ainsi, une inégalité de longueur des
membres inférieurs pré-existante peut faire
indiquer préférentiellement une technique
plutôt que l’autre.
Ablation du matériel d’ostéosynthèse
La fixation rigide du foyer d’ostéotomie
impose l’utilisation de matériel d’ostéosyn-
thèse parfois encombrant, qui peut alors se
révéler gênant, après fermeture externe ou
ouverture interne. Ce matériel se trouvant
parfois directement sous le tissu sous-cutané
de la face antéro-médiale tibiale, il est plus
souvent gênant après ouverture interne
qu’après fermeture externe (jusqu’à 60 % des
cas contre 23 % des cas respectivement [7]).
Ainsi, le chirurgien doit prévenir le patient
d’une possibilité d’ablation du matériel
quelques mois après l’ostéotomie d’ouvertu-
re interne [14].
Complications du site de prélèvement
de crête iliaque dans les ouvertures
internes
Un inconvénient indéniable des ostéotomies
par ouverture interne est d’avoir à combler le
foyer d’ouverture [12]. Pour certains toute-
fois, en cas d’ouverture inférieure à 7 mm,
une greffe n’est pas indispensable si la fixa-
tion est suffisamment rigide, chez des
OSTÉOTOMIES TIBIALES DE VALGISATION PAR OUVERTURE INTERNE
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