CONSÉQUENCES DE
L’OSTÉOTOMIE TIBIALE
DE VALGISATION
Avantages et inconvénients
des différentes techniques
Correction frontale peropératoire
Garante du succès de l’ostéotomie, la correc-
tion peropératoire est plus précise grâce à
l’ouverture interne [23]. Cette correction est
aussi plus facile à modifier pendant l’inter-
vention, si nécessaire.
Le degré de correction peut par ailleurs être
précisément obtenu en utilisant des cales,
parfois montées directement sur une plaque
d’ostéosynthèse [3].
Les modifications peropératoires de correc-
tion dans les fermetures externes sont diffi-
ciles. En cas de coupe osseuse trop impor-
tante, la modification de la correction risque
de laisser persister un espace inter-fragmen-
taire pouvant compromettre la consolidation
du foyer. A l’inverse, en cas de coupe insuffi-
sante, une recoupe est difficile et peu précise.
Perte de correction dans le plan
frontal
Le résultat à long terme de l’ostéotomie
nécessite de conserver la correction obtenue
en peropératoire, après consolidation à court
terme, puis à moyen terme. Ainsi, une perte
de correction peut survenir par fracture de la
charnière osseuse du côté opposé à l’ostéoto-
mie. Ce risque est assez important dans les
cas de correction de plus de 10° pour les fer-
metures externes.
Par ailleurs, quelle que soit la technique, ce
risque de perte de correction est important
en cas de fixation insuffisante [5]. Ainsi, l’uti-
lisation de plaques rigides (Tomofix®,
Surfix®…) permet de maintenir le degré de
correction obtenu en peropératoire, notam-
ment dans les ouvertures internes [1].
En tout cas, l’utilisation d’une immobilisa-
tion rigide par attelle dans les suites d’une
OTV par ouverture interne ne semble pas
modifier cette correction [7].
Modification dans le plan sagittal :
modification de la pente tibiale
Les modifications de la pente tibiale peuvent
avoir un effet sur la fonction du pivot central.
Ainsi, intéressantes à provoquer dans cer-
tains cas (augmentation de la pente tibiale
dans les laxités postérieures chroniques,
diminution dans les laxités antérieures chro-
niques [23]), elles sont indispensables à
prendre en compte en cas d’arthroplastie du
genou ultérieure. En effet, un fonctionne-
ment anormal du LCP induit par une modifi-
cation de la pente tibiale devra faire préférer
le choix d’une PTG postéro-stabilisée [17].
Classiquement, les ostéotomies par fermetu-
re externe provoquent une diminution de la
pente tibiale, d’environ 5° [6, 15, 17]. Cet
effet semble dû à une coupe osseuse posté-
rieure moins importante, ainsi qu’à une
compression antérieure plus importante lors
de la fixation à cause de la syndesmose péro-
néo-tibiale supérieure [17]. Cet effet est auto-
matique et difficile, voire impossible, à
contrôler ou modifier.
Les ostéotomies par ouverture interne ont
tendance à provoquer une augmentation de
la pente tibiale [6], d’autant plus importante
que le trait d’ostéotomie est plus distal [23].
Ceci est particulièrement important à
prendre en compte en cas de laxité antérieu-
re chronique évoluée avec usure postéro-
interne, car les contraintes sur le plateau
tibial en arrière sont alors très augmentées
[23]. Néanmoins, cet effet est assez facile à
maîtriser ou à corriger avec le positionne-
ment des cales et/ou du moyen de fixation.
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JOURNÉES LYONNAISES DE CHIRURGIE DU GENOU
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