les bipèdes, celle-ci est en extension ; posi-
tion où la congruence fémoropatellaire est la
plus faible. Ainsi, le passage vers la bipédie
va s’accompagner d’un creusement progres-
sif de la trochlée
Ontogenèse
L’étude de Garron [7] a mis en évidence une
origine mixte à la formation de l’épiphyse
fémorale inférieure à la fois génétique et épi-
génétique (c’est-à-dire à la fois dictée par le
code génétique et par l’acquisition de la
marche).
Au cours du développement embryonnaire, il
apparaît dès la 8
e
semaine du développement
embryonnaire un creusement de la trochlée
fémorale et l’apparition d’une berge externe.
Ceci suggère une origine génétique aux dys-
plasies de trochlée.
En revanche, l’acquisition de la marche
induit une modification de l’épiphyse fémo-
rale inférieure dans le plan frontal. Chez le
nouveau-né et le nourrisson, l’angle d’obliqui-
té fémorale est nul. C’est la verticalisation qui
va permettre l’apparition du valgus fémoral.
ANATOMIE
RADIOGRAPHIQUE
Analyse de vues axiales
En 1964, Brattstrom [4] rapporte que l’angle
trochléen est supérieur de 10° environ chez
les patients présentant des luxations de rotu-
le. Par ailleurs, la hauteur de la berge exter-
ne est plus faible dans la population des
luxations. L’auteur souligne le fait que cette
dysplasie est souvent bilatérale et qu’en cas
de luxation de rotule la trochlée est générale-
ment dysplasique avec un angle ouvert et des
berges moins hautes. Ficat [6] et Bizou ont
mis en évidence un coefficient de hauteur
trochléenne. Ce rapport augmente si la pro-
fondeur diminue. Les auteurs retrouvent un
coefficient significativement plus élevé en
cas de luxations de rotule. Mais l’analyse sca-
nographique de Schultzer [13] souligne les
limites de l’analyse de la dysplasie par les
vues axiales. En effet, le défaut de creuse-
ment de la trochlée se localise souvent au
niveau de la partie haute de la trochlée et les
vues axiales ne permettent pas l’exploration
de la totalité de la trochlée.
Analyse sur le cliché de profil
Maldague et Malghem [11] sont les premiers
à explorer la trochlée sur les clichés de pro-
fil. En cas de luxation de rotule, il existe une
diminution de la distance entre la gorge et
les berges trochléennes. Cette insuffisance de
creusement peut intéresser la globalité de la
trochlée ou uniquement sa partie haute. En
1990, Dejour et Walch [5] mettaient en évi-
dence un facteur fondamental et trois fac-
teurs principaux et quatre facteurs secon-
daires de l’instabilité patellaire en compa-
rant trois populations :
- l’une composée de sujets sains,
- l’autre de sujets ayant des rotules doulou-
reuses,
- enfin la dernière de sujets ayant des luxa-
tions de rotule.
Le facteur fondamental est la dysplasie de
trochlée et les facteurs majeurs sont : la
patella alta, la TAGT élevée (définition
incluant une implantation trop latérale de la
tubérosité tibiale antérieure et un excès de
rotation externe dans le genou) et la dyspla-
sie du quadriceps.
Les auteurs décrivent la dysplasie de tro-
chlée comme le principal facteur de l’instabi-
lité rotulienne présente chez 96 % des
patients présentant des luxations épiso-
diques de la rotule contre 3 % dans la popu-
lation témoin.
L’analyse de la morphologie de la trochlée
fémorale est possible sur une radiographie
de profil strict à 10° de flexion sous contrôle
d’un amplificateur de brillance permettant la
superposition stricte de la partie postérieure
et distale des condyles.
13
es
JOURNÉES LYONNAISES DE CHIRURGIE DU GENOU
60