* Le double contour
Il s’agit d’une image corticale en arrière de la
berge latérale de la trochlée et de la corticale
antérieure du fémur. Elle correspond à la
projection de profil de la berge interne de la
trochlée qui est hypoplasique. Elle est consi-
dérée comme pathologique si elle descend en
dessous du signe du croisement.
Anatomie scanographique et IRM
Ces techniques d’imagerie permettent d’ana-
lyser la morphologie trochléenne à différents
niveaux. Les travaux de D. Dejour [16] ont
permis de corréler les images scanogra-
phiques aux données radiographiques avec
notamment le signe de la falaise aspect sca-
nographique du double contour radiolo-
gique traduisant l’hypoplasie du condyle
interne.
Par ailleurs, les études IRM de Kujala [10] et
Pfirrmann [12] ont démontré que les anoma-
lies morphologiques siègent à la partie proxi-
male de la trochlée et sont donc sous estimés
par les incidences radiographiques fémoro-
patellaires. Les travaux de Van Huyssten [17]
en IRM ont par ailleurs souligné le fait qu’il
n’existait pas de corrélation entre la dyspla-
sie osseuse et cartilagineuse. Cette dernière
est souvent sous estimée. En effet, selon l’au-
teur, des contours osseux concaves peuvent
être associés à des contours cartilagineux
concaves, plats ou même dans le pire des cas
convexes. Pour Stäubli [14], il existe une dis-
cordance pouvant aller jusqu’à 7 mm entre
les contours osseux analysés radiographi-
quement et les contours cartilagineux analy-
sés en IRM.
Enfin, de nouveaux protocoles d’imagerie
permettent désormais des reconstructions
osseuses tridimensionnelles autorisant une
analyse globale de la trochlée. Ainsi, Yamada
[19] a pu mettre en évidence que la dysplasie
de trochlée est liée à un aspect convexe de
l’ensemble de la trochlée proximale. Cette
analyse est confortée par les résultats de la
thèse de Guilbert [8] pour qui l’existence
d’un éperon sus-trochléen traduit une inver-
sion de courbure de la sus-trochlée et de la
partie initiale de la trochlée. Ces anomalies
morphologiques sont responsables d’une
perte de la congruence fémoropatellaire lors
de l’engagement de la rotule dans la tro-
chlée ; c’est-à-dire dès les premiers degrés de
flexion du genou.
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es
JOURNÉES LYONNAISES DE CHIRURGIE DU GENOU
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Fig. 3 : Reconstruction scanographique tridimensionnelle