et de 24 ± 4 mm pour les fibres postérieures
[6]. Les variations de longueur des fibres qui
constituent le LCA peuvent être approchées
en utilisant le système 4 barres [5, 13]. C’est
l’insertion sur le fémur qui est surtout res-
ponsable des variations de longueur entre les
points d’insertion des fibres du LCA puisque
de la flexion à l’extension il existe une varia-
tion angulaire de 140° entre les structures
osseuses et le ligament [13]. En extension,
les fibres du LCA paraissent parallèles avec
une même tension. Lorsque le genou fléchit,
il existe une rotation de l’insertion fémorale
autour du centre instantané de rotation du
genou et lorsque le genou passe de 0° à 90°
de flexion, les fibres inférieures ou distales
fémorales se retrouvent antérieures [3, 8].
C’est cet aspect en flexion qui a fait évoquer
l’existence de plusieurs faisceaux au niveau
du LCA.
LES FAISCEAUX DU
LIGAMENT CROISÉ
ANTÉRIEUR
La notion de faisceaux ne peut venir de l’ana-
lyse du genou en extension puisque dans
cette position, le LCA, qui a ses fibres paral-
lèles, ne montre pas de variation d’épaisseur
pouvant évoquer une quelconque structure
particulière identifiable.
Les faisceaux sont perçus uniquement en
flexion. Celle-ci permet de visualiser d’une
part les fibres antérieures et supérieures qui
sont identifiées comme antéro-médianes et
les fibres postérieures et distales qui sont
identifiées comme postéro-latérales. Ce sont
les variations dans l’isométrie des différentes
fibres composant le LCA qui donnent cet
aspect en flexion. Les fibres antérieures et
supérieures sont les plus isométriques. Les
fibres inférieures et postérieures sont non
isométriques. Lorsque le genou fléchit, il
existe dans un premier temps
au niveau de
ces fibres un rapprochement des points d’in-
sertion donc une détente suivie
aux environs
de 90° d’un éloignement des sites d’insertion,
donc une remise en tension [5]. L’isométrie
maximum ne s’applique qu’aux fibres les
plus antérieures et supérieures alors que la
non-isométrie maximum s’applique aux
fibres les plus postérieures et inférieures.
Entre ces deux extrêmes, les fibres, en fonc-
tion de leur position, sont plutôt isomé-
triques ou plutôt non isométriques. Cela a
permis de définir un contingent plutôt iso-
métrique qui est le faisceau Antéro-Médian
(AM) et un contingent plutôt non isomé-
trique qui est le faisceau Postéro Latéral
(PL). Depuis Girgis [8], l’existence de deux
contingents mécaniques, de deux faisceaux
est admise bien que d’autres auteurs aient
parlé de 3 [11] voire 4 faisceaux [15]. Les
deux faisceaux ont des rôles mécaniques dif-
férents avec un faisceau PL très efficace dans
les 30 derniers degrés d’extension, et efficace
à partir de 90° de flexion. Le faisceau AM au
comportement plus isométrique a un secteur
d’efficacité plus large permettant un contrô-
le du tiroir antérieur dès les premiers degrés
de flexion jusqu’à la flexion complète avec un
rôle prépondérant après 30° de flexion. Par
contre, le rôle de l’AM dans le contrôle des
rotations du tibia est faible puisque son tra-
jet est vertical et central dans l’échancrure
alors que l’insertion fémorale très distale et
postérieure du faisceau PL permet un bon
contrôle des rotations tibiales [1, 2, 7].
Il apparaît à la lecture des articles traitant de
la biomécanique des deux faisceaux du LCA
qu’il serait souhaitable de reconstruire chi-
rurgicalement ces deux faisceaux et de ne
plus se contenter de la reconstruction mono
faisceau. Le problème est de bien position-
ner ces deux faisceaux ce que permettent
plus facilement des études anatomiques
récentes avec cependant encore quelques
incertitudes.
Au niveau fémoral, les deux faisceaux occu-
pent la face axiale du condyle externe. La
surface d’insertion du contingent AM est
approximativement égale à celle du contin-
gent PL pour Harner [9] et Siebold [16] alors
que pour Mochizuki [10] le faisceau AM
13
es
JOURNÉES LYONNAISES DE CHIRURGIE DU GENOU
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