Technique chirurgicale
La technique chirurgicale a été strictement la
même pour chaque groupe, sous garrot pneu-
matique gonflé à 300 mmHg. Le même type de
prothèse a été implanté chez tous les patients.
Il s’agissait d’une prothèse rotatoire postéro-
stabilisée avec un troisième condyle médian
de type HLS N
OETOS
™ (T
ORNIER
SA, S
AINT
I
SMIER
, France).
La voie d’abord était antéromédiale dans tous
les cas. Il n’y a pas eu d’ostéotomie de la tubé-
rosité tibiale antérieure associée dans la voie
d’abord. Les coupes osseuses proximale, tibia-
le et distale fémorale ont été effectuées avec la
technique chirurgicale standard et l’ancillaire
spécifique du fabriquant. Le valgus fémoral
choisi pour la coupe distale était de 5 ou de
7 degrés par rapport à l’axe anatomique. Les
surfaces spongieuses étaient préparées avec
une technique d’irrigation et de lavage non
pressurisé. L’os spongieux était aspiré par la
tranche de section jusqu’à la mise en place du
ciment. Un ciment radio-opaque de type
CMW3™ était utilisé (le CMW3™ étant décrit
dans la littérature et par le fabricant comme un
ciment de basse viscosité). Le ciment était pré-
paré en suivant les instructions du fabriquant.
La température de stockage du ciment et celle
de la salle opératoire étaient stables autour de
18 °C durant la durée de l’étude.
Chaque composant tibial était mis en place en
utilisant un maillet et un impacteur. L’excès de
ciment était retiré avec une curette. Dans le
Groupe 1
, les pièces tibiale, fémorale et patel-
laire étaient implantées et scellées dans le
même temps de ciment. Après avoir mis en
place l’insert en polyéthylène et réduit la pro-
thèse, le genou était placé en hyper-extension,
genou dans le vide, contre-appui sous la cuisse,
en attendant la polymérisation finale du ciment.
La pression exercée sur les implants lors de la
polymérisation du ciment résultait alors seule-
ment de la tension ligamentaire obtenue en
extension. Dans le
Groupe 2
, seul le composant
tibial était implanté lors du premier temps de
scellement. Une pressurisation manuelle dans
l’axe du tibia était maintenue à l’aide d’un
impacteur jusqu’à polymérisation complète du
ciment. Les pièces fémorales et patellaires
étaient cimentées dans un second temps.
La durée opératoire a été calculée à partir de
l’incision cutanée jusqu’au lâcher de garrot qui
s’est effectué après le scellement des implants
et avant fermeture.
Contrôles radiographiques
Des radiographies postopératoires du genou de
face et de profil en charge et un défilé fémoro-
patellaire à l’échelle 1:1 ont été pratiquées afin
d’évaluer la profondeur de pénétration du
ciment dans l’os spongieux, le positionnement
des implants, la présence de liserés précoces,
l’excès de ciment. Elles ont été effectuées à
une semaine et à un mois postopératoire. Un
contrôle scopique a permis d’enfiler au mieux
l’interligne articulaire et le plateau tibial. La
qualité de l’incidence et son caractère bien
perpendiculaire au plateau ont été classés en
clichés très bons, bons ou moyens selon que la
partie supérieure de l’implant tibial était recti-
ligne, légèrement concave, ou concave. La
meilleure des deux séries de clichés a été
sélectionnée pour la réalisation des mesures.
Elles ont été interprétées par un investigateur
différent de l’opérateur ne connaissant pas la
technique chirurgicale employée. Toutes les
radiographies ont été analysées par zones selon
la classification de l’IKS
(International Knee
Society)
[8] pour les implants fémoraux,
tibiaux et patellaires. Les mesures ont été effec-
tuées au milieu estimé de chaque zone. Une
fois celles-ci colligées, la technique chirurgica-
le employée était complétée dans la base de
données, et les résultats étaient analysés.
Analyse statistique
Les résultats ont été analysés en utilisant le
logiciel S
TATVIEW
® (v 5.0, sas institute inc).
- pour la comparaison de variables quantita-
tives et qualitatives
, la méthode de Student-
Fisher : t-tests appariés et non appariés.
QUALITÉ DU SCELLEMENT TIBIAL DANS LES ARTHROPLASTIES TOTALES DU GENOU
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