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fondeur de pénétration initiale du ciment était

de 1,5 à 3 mm selon les zones. En deçà de

2 mm sont apparus des liserés précoces au

recul radiographique maximal de 2 ans, limi-

tés, dont le potentiel évolutif n’a pas été éva-

lué. Cette étude était complétée par des tests

biomécaniques sur 12 cadavres en laboratoire.

La pénétration du ciment était proportionnelle

à la pression exercée pendant le scellement.

Elle était entièrement acquise dans les 30 pre-

mières secondes d’implantation. Les implants

étaient scellés dans un seul temps opératoire.

Diaz-Borjon

et al.

[11] ont mesuré sur une

étude prospective concernant 15 PTG bilaté-

rales que l’injection avec pressurisation du

ciment augmente la pénétration de celui-ci de

32 %. Les prothèses étaient implantées en

2 temps. Majkowski

et al.

[22] ont testé diffé-

rents ciments implantés à différents temps de

leur polymérisation, dans des conditions

sèches et humides. Ils en ont conclu que la

technique de cimentation idéale dans des

conditions de saignement opératoire standard

consistait en un lavage pulsé, un assèchement

de la tranche de section et l’application rapide

d’un ciment de viscosité normale suivie d’une

pressurisation manuelle et constante d’au

moins 30 secondes.

L’apparition de liserés précoces a souvent été

imputée à une nécrose thermique induite par la

polymérisation du ciment, mais ce phénomène

reste controversé. Une température locale

dépassant 52 à 56 °C pourrait causer

in vitro

des dénaturations protéiques voire des

nécroses tissulaires. La température maximale

moyenne à l’interface os-ciment lors de la

polymérisation se situe proche de cette limite,

avec des valeurs allant de 48 à 56 °C [10, 23].

Les publications actuelles vont dans le sens

d’une théorie plutôt chimique et biochimique que

mécanique concernant la diminution précoce des

qualités mécaniques de l’interface os-ciment.

Les techniques de mixage du ciment,

l’évaporation du monomère, ou la non-polymé-

risation de quelques monomères peuvent jouer

un rôle sur la résistance initiale du ciment [24].

La résorption osseuse secondaire est aussi due à

une cytotoxicité progressive induite par le

ciment [25] et à une nécrose secondaire due au

traumatisme mécanique de la préparation

osseuse, et moins causée par la nécrose ther-

mique due à la polymérisation

in situ

du ciment.

Des liserés partiels, précoces, sont probable-

ment dus à une trop pauvre injection de ciment

et pas à une lyse précoce. Ils pourraient faciliter

l’entrée de débris et de particules de polyéthylè-

ne à l’interface os-ciment et favoriser la pro-

gression de l’ostéolyse et du descellement [26].

L’analyse radiologique précoce de la qualité

de la cimentation des PTG a déjà été effectuée

[16], concernant la validation de la technique

d’irrigation-succion pour l’augmentation de la

profondeur de la pénétration du ciment. Mais

il s’agissait d’une étude rétrospective multi-

factorielle avec deux temps de ciment dans

tous les cas.

Notre étude a pour limites, le nombre insuffi-

sant de cas inclus pour affirmer les résultats

statistiques. Par ailleurs, la température de la

salle au moment du scellement n’a pas été pré-

cisément évaluée. Enfin, la viscosité du ciment

au moment de l’implantation aurait pu être

standardisée par un chronométrage au moment

du mélange du polymère/monomère et une

implantation régulière à un temps

t

donné.

Tous ces éléments tirés de la littérature

concluent que l’amélioration de la qualité de la

cimentation implique le maintien d’une pres-

surisation constante, suffisante et homogène

durant les 30 premières secondes d’application

du ciment et de mise en place de l’implant

tibial. Le respect de ce cahier des charges ne

peut se faire correctement avec un seul temps

de ciment. La pression est relâchée sur

l’implant tibial pendant l’impaction du carter

fémoral, les manœuvres pour clipper le poly-

éthylène et réduire la prothèse peuvent mobili-

ser les implants, la pression n’est appliquée

qu’après la mise en extension de la jambe, et

ce bien au-delà de 30 secondes. Elle n’est

homogène théoriquement que si l’équilibrage

ligamentaire a été parfait, et qu’il n’y a pas de

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es

JOURNÉES LYONNAISES DE CHIRURGIE DU GENOU

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