DISCUSSION
Il existe quelques études rétrospectives dans la
littérature comparant les fixations ciment et
sans ciment du composant fémoral [3, 6, 16,
26]. Huddleston
et al.
[16] retrouvait un avan-
tage pour la technique sans ciment par rapport
à la technique cimentée à condition qu’une
excellente stabilité primaire soit obtenue en
peropératoire. Rorabeck [26] n’a pas retrouvé
de différence entre fixation cimentée et sans
ciment. Campbell
et al.
[3] a rapporté des taux
de survie moins bons avec les prothèses
hybrides. Le taux de reprise était de 13.8 %,
réalisée dans la plupart des cas suite à un des-
cellement du composant fémoral sans ciment.
Chockalingam et Scott [6] ont comparé les
fixations cimentée et sans ciment d’un même
composant fémoral et ont retrouvé un taux de
révision après 6 ans de 9.8 % pour l’implant
sans ciment et de 0.6 % pour l’implant cimen-
té. Ces différentes conclusions peuvent être
expliquées par le caractère rétrospectif des
études et l’utilisation de méthode de mesure
conventionnelle (clinique et radiologique)
selon Gao
et al.
[12].
Certains auteurs ont ainsi étudié la migration
du composant fémoral par radio stéréométrie
(RSA) [12, 22, 27]. Gao
et al.
[12] a comparé
la migration d’un implant cimenté et sans
ciment, non revêtu d’hydroxyapatite après
deux ans chez 41 patients jeunes de moins de
60 ans. Il n’a pas retrouvé de différence. De
même, Nilsson
et al.
[22] n’a pas retrouvé de
différence à plus de deux ans pour la prothèse
Miller-Galante [1]. Uvehammer
et al.
[27]
retrouve également une migration similaire
pour les versions ciment et sans ciment de trois
versions de la prothèse Freeman Samuelson.
Nous n’avons pas retrouvé de différence
concernant les mobilités, les scores IKS ou les
douleurs après deux ans de recul. Deux études
comparent les résultats cliniques entre la fixa-
tion hybride versus cimentée [12, 26].
Rorabeck [26] ne retrouve pas de différence
avec un recul de 4.8 ans mais n’a pas utilisé le
score IKS. Gao
et al.
[12] n’a pas retrouvé de
différence en utilisant le score IKS.
Nous rapportons une incidence de liseré supé-
rieure concernant le composant fémoral cimen-
té. L’incidence des liserés est très variable dans
la littérature. Duffy
et al.
[9] rapport un taux de
descellement aseptique à plus de 10 ans de
recul de 6 % pour le composant sans ciment et
aucun pour le composant cimenté (p=0.005).
Hartford
et al.
[14] and Chockalingam
et al.
[6]
retrouvent un taux de descellement aseptique
significativement plus important pour le com-
posant fémoral sans ciment.
Cependant, Gao
et al.
[12] ne retrouvait pas de
différence significative à plus de deux ans de
recul. Huddleston
et al.
[16] a retrouvé un taux
de liseré en zone 4 moins important pour
l’implant sans ciment avec un recul de 7.6 ans.
Nous pensons que les liserés observés préco-
cement en zones 1 et 4 ne sont pas un facteur
prédictif du résultat à long terme s’ils ne sont
pas évolutifs. Pour le composant fémoral, les
liserés sont secondaires à des coupes osseuses
imparfaites et à une absence d’ostéointégration
avec résorption osseuse par absence de press-
fit. Ces liserés sont dans ce cas des facteurs
prédictifs de la survie des implants sans
ciment. Ils doivent être suivis régulièrement
car ils peuvent être le signe d’une mauvaise
fixation du composant fémoral. Watanabe
et
al.
[29], ont observé que les liserés postopéra-
toires du composant fémoral sans ciment sont
le signe que les surfaces osseuses ne pourront
pas croître et que le risque de descellement est
significatif. Les liserés d’un implant cimenté
observés rapidement après la chirurgie étaient
stables et non évolutifs. Ils ne sont pas un fac-
teur prédictif de descellement et sont secon-
daires à un défaut de cimentation.
Nous avons observé des clartés osseuses dans
les deux groupes mais plus fréquemment dans
le groupe sans ciment. Elles sont apparues dans
la première année et n’ont pas disparu. La zone
2 était toujours touchée et ces clartés n’ont pas
été observées ailleurs. Nous n’avons pas utilisé
de méthodologie spécifique pour les quantifier.
Elles ont été notées subjectivement avec les
radiographies. Elles peuvent être expliquées
par les modifications biomécaniques induites
dans l’épiphyse fémorale et de la densité osseu-
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JOURNÉES LYONNAISES DE CHIRURGIE DU GENOU
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