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MAITRISE ORTHOPEDIQUE

Figure 5 : carter fémoral trop encombrant.

Figure 6 : carter fémoral trop encombrant.

Figure 7 : Rupture exposée du tendon rotulien survenue au décours d’une manipulation

sous anesthésie générale pour raideur après PTG.

La définition de l’oversizing

en théorie est le débord d’un

implant supérieur à 0 mm, et

est susceptible de causer dou-

leurs et raideur

(21-22)

. Maho-

ney

(23)

rapporte jusqu’à 90 %

de douleurs retrouvés avec un

débord d’au moins 3 mm au

fémur.

- Le mauvais positionnement des

implants :

La coupe tibiale dans le plan

sagittal, en augmentant la

pente, va entrainer un flexum

en réduisant l’espace antérieur

en extension. A l’inverse, une

pente trop faible voir inver-

sée, entrainera une raideur

en flexion par diminution de

Figure 4 : débord du plateau tibial en

dedans.

l’espace postérieur, voir une

raideur mixte.

Dans le plan frontal, une asy-

métrie de coupe tibiale ou

fémorale va déséquilibrer la

balance ligamentaire ce qui

conduira par insuffisance de

coupe à une raideur, par excès

de tension d’un plan ligamen-

taire.

Une épaisseur de coupe tibiale

trop faible conduira à l’éléva-

tion de l’interligne articulaire

et donc à une raideur mixte par

la diminution des espaces en

extension et en flexion

(24,25)

.

Au fémur, le positionnement

du carter fémoral en flexum

induira un flexum du genou

(26)

.

Son positionnement trop anté-

rieur produisant un excès de

contrainte sur l’appareil exten-

seur limitera la flexion.

Une coupe fémorale distale

insuffisante induira un flexum

dans un espace en extension

devenu trop étroit.

La rotation interne du carter

fémoral, induit une tension

interne des parties molles et un

mauvais centrage rotulien.

Une coupe rotulienne insuf-

fisante, augmentant l’espace

fémoro patellaire, aboutira de

même à une raideur en flexion.

- La libération insuffisante des par-

ties molles :

Les ostéophytes postérieurs

doivent être libérés pour évi-

ter la survenue d’un flexum, de

même qu’un plan ligamentaire

rétracté dans la concavité.

En fin d’intervention, un genou

raide est à très haut risque de

raideur à distance

(11,27)

.

- Quid du type d’implants ?

Le type de prothèse (postéro

stabilisée ou à conservation du

LCP) ne semble pas influen-

cer la mobilité et la survenue

d’une raideur post opératoire

(28)

. Néanmoins, la gestion post

opératoire de la raideur peut

être différente et nécessiter le

sacrifice du LCP quand celui ci

a été conservé, avec un chan-

gement au moins partiel d’im-

plant pour permettre la posté-

ro stabilisation

(29)

.

Les prothèses à haut degré

de flexion quant à elles, ne

permettent pas d’améliorer la

flexion post opératoire. Elles

sont destinées à maintenir l’ex-

cellente flexion des genoux

mobiles en réduisant les

contraintes en hyperflexion

(30)

.

3.

Période

post opératoire

La gestion de la douleur est

essentielle, afin de permettre

une mobilisation active et pas-

sive précoce.

La participation active et moti-

vée du patient dans sa rééduca-

tion doit être obtenue, l’insuf-

fisance de rééducation étant un

facteur régulièrement retrouvé

dans la survenue d’une rai-

deur. Toutefois, l’inflammation

engendrée par un excès de réé-

ducation peut à contrario être

néfaste sur la mobilité. Le

patient doit être éduqué afin

d’éviter les positions vicieuses

et les mauvaises habitudes qui

peuvent avoir une responsabi-

lité surtout dans la survenue

d’un flexum (positionnement

à visée antalgique d’un coussin

sous le genou).

La survenue d’une complica-

tion per ou post opératoire

est toujours source de raideur

: immobilisation requise par

fragilisation d’un plan ligamen-

taire collatéral ou de l’appa-

reil extenseur, par la survenue

d’une fracture, d’un sepsis,

d’un trouble de cicatrisation,

d’une algodystrophie ou de

douleur

(31)

.

Enfin, des facteurs biolo-

giques pourraient être incri-

minés dans la survenue d’une

raideur, dans le cadre de

l’arthrofibrose. La pathogé-

nie serait proche de celle des

fibromatoses avec une proli-

fération pathologique d’adhé-

rences riches en collagène et en

facteursdecroissance tissulaires

(32,33)

. Des ossifications péri-

articulaires sont régulièrement

mises en évidence dans ce type

de pathologie. Les patients

concernés auraient donc peu

de chance d’être améliorés par

une chirurgie itérative.

c

. M

oyens

d

'

action

En présence d’une raideur, il

fait d’abord identifier la ou les

causes qui devront être traitées

spécifiquement.

Cela suppose de réaliser un

bilan diagnostic complet avant

toute décision. Celui ci devra

comprendre un bilan radiogra-

phique complet comprenant

en plus des incidences habi-

tuelles des clichés en stress et

une pangonométrie en charge.

Un scanner comparatif recher-

chera un trouble de rotation et

un débord des implants. Une

scintigraphie permettra d’éli-

miner une algodystrophie ou

un sepsis, ainsi qu’un bilan bio-

logique infectieux.

Quelque soit le traitement

choisi, celui ci devra être suivi

d’une rééducation sérieuse

et d’une prise en charge de la

douleur.

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