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MAITRISE ORTHOPEDIQUE

ABORD CHIRURGICAL DES REPRISES DE PTG :

Exposition du genou et gestion du système extenseur

A. PINAROLI, L. BUISSON, G. ESTOUR

Medipôle de Savoie - Avenue des Massettes, 73190 Challes-Les-Eaux -

www.orthopedie-savoie.fr

Figure 1 : reprise de

l’incision cutanée la plus

latérale. Cicatrisation

acquise sans souffrance

cutanée à 6 semaines

postopératoires.

La chirurgie des reprises et

des changements de prothèses

totales de genou est une chirur-

gie difficile

(7)

. L’abord chirur-

gical et l’exposition du genou,

notamment la gestion de son

système extenseur, repré-

sentent probablement la partie

technique la plus importante

de l’intervention. Ce temps

opératoire est le plus souvent

dicté par les conditions pré-

existantes du genou prothésé

défaillant (cicatrices cutanées,

arthrotomie préalable, com-

pétence du système extenseur,

raideur). L’abord et l’exposi-

tion du fémur peuvent par ail-

leurs être modulés en fonction

du choix de la contrainte pour

la prothèse de reprise. Enfin,

les choix de la voie d’abord

vont dicter parfois les suites

postopératoires, en terme de

mobilité du genou et d’im-

mobilisation

postopératoire

notamment.

Au total, le choix de l’incision,

de la voie d’abord chirurgical et

des artifices techniques parfois

nécessaires pour l’exposition

du système extenseur doivent

impérativement être décidés en

préopératoire

(2)

, en fonction

de l’indication opératoire (laxi-

té, raideur en flexion, raideur

en extension, patella Baja…),

et l’exposition du genou sera

modulable en fonction du

choix de la contrainte prothé-

tique (sacrifice des ligaments

collatéraux possible si prothèse

charnière indiquée).

Tous ces choix doivent être

anticipés avant l’intervention,

idéalement dès la consultation

préopératoire

(16)

, grâce à un

examen du genou très minu-

tieux et en fonction du résultat

fonctionnel envisagé pour le

patient. Le chirurgien orthopé-

diste se doit alors de connaître

les différents artifices tech-

niques indispensables pour y

parvenir.

En pratique, pour une expo-

sition idéale lors d’un change-

ment de PTG, le genou doit

en peropératoire fléchir à 90°

afin de permettre l’ablation des

implants et la rotule doit être

luxée latéralement (ou média-

lement)

(4)

. Si tel n’est pas le cas,

le chirurgien s’expose à des

difficultés techniques pouvant

compromettre le bon position-

nement des nouveaux implants

(13)

et donc aboutir à un échec

mécanique précoce de la pro-

thèse de reprise, sans compter

le risque d’échec précoce par

sepsis en cas de nécrose cuta-

née.

1.

C

hoix

de

l

incision

cutanée

Ce choix est primordial afin

d’éviter en effet le risque de

nécrose cutanée et donc d’in-

fection postopératoire drama-

tique.

La vascularisation cutanée du

genou doit être bien connue et

deux grandes règles sont impé-

ratives à respecter.

En premier lieu, il faut savoir

que la vascularisation cuta-

née superficielle vient d’anas-

tomoses se trouvant juste au

dessus des fascias profonds,

alimentées par des perforantes

provenant de sous ces fascias.

Ces anastomoses vascularisent

le tissu cellulaire sous cutané et

l’épiderme.

En second lieu, il faut savoir

que la vascularisation artérielle

cutanée est asymétrique et pro-

vient principalement de vais-

seaux se situant du côté médial

du genou.

Ainsi, il convient, dans

la mesure du possible de

reprendre l’incision préexis-

tante et de faire, si nécessaire,

des décollements sous fasciaux

afin d’éviter le risque de souf-

france cutanée et de nécrose

cutanée. Si cette option est

trop compliquée, il est impé-

ratif de respecter un écart de

6 cm entre l’ancienne et la

nouvelle incision et d’éviter les

décollements.

En cas d’incisions préexis-

tantes multiples, il est plus pru-

dent de reprendre la cicatrice la

plus latérale (figure 1).

En cas d’incisions préexis-

tantes horizontales, le croise-

ment avec la nouvelle incision

doit se faire dans un angle per-

pendiculaire.

Enfin, il faut éviter au maxi-

mum un décollement ou une

souffrance cutanée au niveau

de l’extrémité proximale et

médiale du tibia, donc la vas-

cularisation est précaire et

l’épaisseur du tissu cellulaire

sous cutané faible, et dont la

proximité avec l’articulation

du genou expose rapidement

au risque d’infection profonde

en cas de nécrose. Un lambeau

de jumeau interne est indiqué

rapidement en couverture dans

ce cas.

TECHNIQUE