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MAITRISE ORTHOPEDIQUE

rédigés par certaines sociétés

savantes. L’information peut

rester néanmoins orale

(16)

mais

sa preuve reposera sur un fais-

ceau d’arguments et la bonne

foi du patient au moment des

opérations d’expertises.

Courriers de correspondance

Le patient est généralement

adressé par un correspondant

(médecin traitant, rhumato-

logue) dans le cadre d’une

gonarthrose évolutive et symp-

tomatique résistant aux traite-

ments conservateurs. L’infor-

mation des correspondants sur

la prise en charge est, au delà

du respect de la confraternité,

une manière indirecte d’attester

de la réalité des échanges réali-

sés avec le patient. Le support

pourra être un courrier (papier

ou dématérialisé) ou un double

d’observation. Le patient devra

en avoir connaissance soit sous

forme d’une copie, soit par la

dictée du document réalisée

en sa présence, mention alors

apposée.

Les livrets d'information

Les supports visuels (schéma,

fiche d’information) donnent

une argumentation solide dans

la démonstration de la preuve.

Il faut néanmoins noter dans le

courrier/observation que leur

délivrance a bien été effectuée

et assortie d’une explication.

L’annotation

(informations,

schémas) sur une pochette

d’examen est encore plus

appréciable car elle souligne

l’adaptation des informations

données au cas particulier du

patient. La plupart des experts

critiquent en effet, sans pour

autant les caractériser de fau-

tif, la tendance à donner des

livrets « types », certes exhaus-

tifs, mais non individualisés

aux spécificités du patient. Si

un tel livret est fourni, et pour

être idéal, le courrier doit alors

reprendre succinctement les

complications plus spécifiques

à chaque patient selon leurs

facteurs de risques (dans le

cadre des infections, reprendre

les comorbidités favorisantes

comme l’obésité, le diabète

non équilibré et autres

(1)

).

L'obligation de moyen

Plusieurs types d’information

doivent pouvoir être retracées.

Le diagnostic et la démarche

diagnostique

peuvent

et

doivent même être expliqués

dans le cadre de diagnostics

complexes et incertains. Dans

le cadre d’une gonarthrose,

la notion de douleurs méca-

niques associées à une image-

rie spécifique suffira à étayer

le diagnostic néanmoins, dans

des cas difficiles (cal vicieux,

pathologie congénitale, anté-

cédent de sepsis), l’exigence

de moyen sera opposable au

praticien. Il faudra rechercher

et retranscrire la présence des

signes cliniques et/ou d’exa-

mens paracliniques pertinents.

Il en va de même pour la

nécessité d’examens préopéra-

toires afin de se prémunir du

risque de perte de chance. Les

données chiffrables (mobilités,

scores) devront être colligées

pour pouvoir être comparées

par la suite aux données post

opératoires.

Propositions thérapeutiques

Une fois le diagnostic et

l’indication opératoire posés

avec toute l’argumentation

nécessaire, les alternatives

thérapeutiques doivent être

abordées ainsi que l’évolution

naturelle de la pathologie en

l’absence de traitement. Dans

le cadre de la gonarthrose,

pathologie fonctionnelle, il

est important qu’apparaisse la

notion d’échec aux traitements

conservateurs. Si ceux ci n’ont

pas été totalement entrepris

par le passé mais semblent

dépassés par un atteinte arthro-

sique sévère, la proposition

d’arthroplastie ne paraîtra pas

trop précoce dans la mesure

où la décision du patient relève

d’une discussion avec possibi-

lité d’un choix alternatif. De

la même façon, si plusieurs

techniques chirurgicales sont

décrites et possibles, elles

doivent être présentées même

si non réalisées par le praticien

lui-même, le patient gardant

la possibilité de changer de

chirurgien au besoin. L’obli-

gation de résultat n’est pas

opposable en chirurgie ortho-

pédique. Le patient doit néan-

moins avoir un ordre d’idée

des résultats envisageables,

une inadéquation entre ceux

imaginés et ceux obtenus étant

source de déception, moteur

d’une démarche procédurale.

Le déroulé peropératoire (et

la technique même) peut être

abordé de manière concise

mais les suites postopératoires

le seront de manière plus pré-

cise et pragmatique. Les secré-

taires médicales et assitant(e)s

pourront redonner ces infor-

mations afin de faciliter leur

compréhension et leur inté-

gration mais en aucun cas ne

peuvent se substituer au devoir

du praticien.

La présentation des compli-

cations sera bien évidemment

un point important dans l’in-

formation, mais dans un souci

d’intelligibilité elle devra sou-

ligner les plus fréquentes et

spécifiques ainsi que les moins

fréquentes mais potentielle-

ment graves. Ceci est particu-

lièrement important pour la

caractérisation d’aléa thérapeu-

tique (ou accident médical sans

faute) que la jurisprudence a

cherche a mieux définir avec la

notion d’anormalité des dom-

mages en développant deux

approches. L’une comparant

les gravités en appréciant si

les conséquences sont nota-

blement plus graves que celles

auxquelles le patient était

expose par sa pathologie en

l’absence de traitement. L’autre

en appréciant la probabilité de

survenue du dommage, que

la pratique a qualifié de faible

quand inférieure à 2 ou 3 %

(17)

.

La recherche par l’interroga-

toire d’une allergie aux métaux

sera tracée même si rare.

Consentement éclaire

Le consentement éclairé pour-

ra être repris sous la forme

d’un document écrit, remis

au patient en plusieurs exem-

plaires, pour être relu puis daté

et signé à une date postérieure

au jour de consultation. Un

exemplaire sera ensuite conser-

vé dans le dossier médical. En

dehors du contexte de l’ur-

gence, le délai de 48 heures est

incompressible. Il est à préci-

ser que dans le cadre d’un trai-

tement chirurgical lourd d’une

pathologie fonctionnelle, un

délai plus long (dix à quinze

jours, à la libre appréciation de

l’expert) est souhaitable. Celui

ci n’est pas opposable mais

constituera un argument quali-

tatif supplémentaire.

Si des compléments d’hono-

raires sont appliqués, ceux-ci

devront être exposés au patient

sous forme orale ou écrite (en

préférant le terme « note d’in-

formation » à « devis »). Ici

encore, les formes écrites et

même contre-signées seront

préférées. Actuellement les

litiges en matière d’honoraires

sont essentiellement représen-

tés par des contentieux ordi-

naux (non respect du « tact

et mesure »

(18)

) mais il n’est

pas exclu qu’apparaissent des

contentieux sur le plan civil

dans le contexte médico-éco-

nomique actuel.

La chirurgie

La chirurgie est programmée

et le risque anesthésique du

patient analysé au cours de la

consultation pré-anesthésique.

Certains éléments devront être

vérifiés à l’entrée du patient

avant même son entrée au bloc

opératoire. Le consentement

éclairé signé sera localisé. L’ab-

sence de modification clinique

(et/ou radiologique si besoin si

délai long) sera abordée avec

le patient. La disponibilité du

matériel (ancillaire et implants)

aura été réservée à l’avance et

vérifiée. Ceci est essentiel dans

le cadre de matériel présent en

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