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Pour satisfaire au recul fémoral postérieur, la

congruence entre le tibia et le fémur doit être

faible ainsi le plateau tibial sera pratiquement

plat. Dans le plan sagittal, le rayon de cour-

bure fémorale sera décroissant de l’avant vers

l’arrière.

L’utilisation d’un plateau plus concave donc

plus contraint s’opposerait au rollback fémoral

postérieur, diminuerait l’amplitude de la rotation

fémorale [29] et augmenterait les contraintes à

l’interface implant-os [22]. Uvehammer a

démontré dans une étude comparative entre pla-

teau tibial plat et concave portant sur 39 PTG

AMK® (D

E

P

UY

) conservant le LCP une résis-

tance à la translation postérieure supérieure de

30 % dans le groupe concave par rapport au

groupe “plat” [25]. La résistance à la rotation

était six fois supérieure dans ce deuxième grou-

pe [25]. Il est intéressant de noter que sur le plan

clinique, les patients ressentaient leur prothèse

comme plus stable dans le groupe “concave”.

L’absence de LCA conduit à une translation

tibiale antérieure déjà favorisée par la pente

tibiale postérieure. Elle doit être contrôlée par

un relèvement postérieur du plateau tibial. Si

ce relèvement est trop important, il limite le

roulement postérieur, limite la flexion par effet

came et est à l’origine d’usure significative du

polyéthylène. L’effet came peut être limité par

la mise en place de l’implant tibial en respec-

tant une pente postérieure suffisante et par

l’utilisation d’implants fémoraux aux condyles

postérieurs d’épaisseur réduite. L’utilisation

d’un plateau mobile permet également de

résoudre ce conflit.

Dans le plan frontal, même si les premiers

designs intégrant des surfaces plates ont mon-

tré de bons résultats comme pour l’AGC®

(B

IOMET

) [19], l’évolution se fait vers un

implant tibial présentant un rayon de courbure

médio-latéral unique en association avec un

contour mousse arrondi sur les bords de la

pièce fémorale comme pour la M

AXIM

® ou la

V

ANGUARD

® (B

IOMET

). Ceci contribue à

réduire les phénomènes d’usure sur les bords

du PE rencontrés en cas de lift-off ou en cas de

mouvement rotatoire [4].

Sacrifice du croisé postérieur

Outre la tension des ligaments périphériques,

l’absence de pivot central va faire dépendre la

cinématique et la stabilité du genou opéré de

deux paramètres : la forme des surfaces articu-

laires et le système utilisé pour stabiliser artifi-

ciellement la prothèse en antéropostérieur.

Une première option de stabilisation antéro-

postérieure est l’utilisation d’un plateau tibial

plus concave donc plus congruent donc plus

contraint par relèvement de la lèvre antérieure.

Ce dernier a pour but de s’opposer à la trans-

lation antérieure de l’implant fémoral et

d’accroître les surfaces de contact fémoroti-

biales au cours des 30 premiers degrés de

flexion en charge, c’est-à-dire pendant la

marche. Il verrouille également la rotation en

extension. L’insert présente par ailleurs un

relèvement postérieur un peu plus élevé voire

identique à celui d’un insert à conservation du

LCP pour empêcher une translation tibiale

antérieure excessive du fait de l’absence de

LCA. C’est Freeman qui le premier a conçu un

plateau tibial de ce type. Le concept a été

repris par la suite pour de nombreux implants

comme la N

ATURAL

K

NEE

® (Z

IMMER

) par

Hofmann, la LCS® (D

E

P

UY

), la R

OTAGLIDE

®

(C

ORIN MEDICAL

).

Il permet une épargne osseuse au niveau de

l’échancrure intercondylienne et une réduction

théorique de l’usure par augmentation des sur-

faces de contact. Il présente par ailleurs

l’inconvénient de l’absence de roulement pos-

térieur avec les conséquences sur la réduction

de la flexion, la diminution du bras de levier de

l’appareil extenseur et l’augmentation des

contraintes fémoro patellaires.

L’insert peut être symétrique dans le plan fron-

tal avec deux glènes planes comme dans la

N

ATURAL

K

NEE

® ou asymétrique avec une

glène tibiale externe concave et une glène

tibiale interne plane comme dans la

W

ALLABY

® (Z

IMMER

). L’insert présente une

éminence médiane plus large en arrière assu-

rant ainsi une stabilité médiolatérale et limitant

l’amplitude de rotation en flexion.

LES DIFFÉRENTES FORMES DE PROTHÈSE TOTALE DE GENOU

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